Les échos à travers les langues évoquent un déclin notoire du niveau des élèves issus des écoles congolaises, en particulier des établissements publics. Une réalité que le gouvernement ne saurait ignorer. Face à ce constat, le ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) s'engage fermement à relever ce défi. Cette nouvelle année scolaire s'annonce ainsi cruciale.
Depuis le 4 septembre, les écoles congolaises ont rouvert leurs portes, inaugurant un cycle qui, traditionnellement, se clôturera le 2 juillet. Ce retour aux bancs d'école est placé sous le signe de l'excellence pédagogique. Tony Mwaba Kazadi, le ministre de l'EPST, l'a clairement affirmé lors de la rentrée, puis lors d'un échange avec les médias le soir même.
Le leitmotiv de cette année se résume en une phrase : "Amélioration de la qualité de l'enseignement par la bonne gouvernance et la redevabilité". Pour le ministre Mwaba, la priorité n'est plus seulement la mise en œuvre de la gratuité scolaire. « Nous ne sommes pas là pour seulement instaurer la gratuité, mais bien pour la consolider et la pérenniser », insiste-t-il.
L'objectif est double : d'une part, sanctionner ceux qui s'opposeraient à cette mesure, et d'autre part, garantir que les générations futures en bénéficient également.
L'un des effets secondaires de cette gratuité est l'afflux massif d'élèves dans les écoles primaires publiques, ce que le ministre considère comme une preuve de la réussite de cette politique. Cependant, il reconnaît aussi le besoin impératif de construire davantage d'écoles, un projet que le gouvernement prévoit déjà de mettre en œuvre.
D'ailleurs, 9 280 nouvelles écoles sont à l'ordre du jour, à raison de 8 établissements par territoire, s'inscrivant dans le cadre d'un projet de développement couvrant les 145 territoires. Ces infrastructures visent directement à hausser le niveau de l'enseignement, tout comme l'amélioration des conditions de travail des enseignants.
« La mise en place de mécanismes de recrutement basés sur des concours, l'augmentation des salaires, la formation initiale et continue des enseignants sont autant d'étapes que nous envisageons », confirme Tony Mwaba.
Cependant, la rentrée scolaire du 4 septembre ne s'est pas déroulée sans encombre. Si certains parents ont du mal à fournir le nécessaire à leurs enfants, d'autres régions sont frappées par des problématiques bien plus graves. Ainsi, la province du Nord-Kivu souffre d'une insécurité liée aux groupes armés, entraînant des déplacements internes massifs. Dans d'autres provinces, comme à Irumu, les enseignants ont entamé une grève indéterminée, en réponse à des retards de paiement. À Maï-Ndombe 3, trois mois de salaires impayés ont poussé les enseignants à boycotter la rentrée.
Alors que l'année scolaire vient à peine de commencer, ces défis mettent en lumière la complexité du paysage éducatif congolais.
Emmanuel Kuzamba