Législatives 2023: UDPS, AFDC-A, MLC, UNC … ces formations politiques alignées derrière  Tshisekedi et leurs ambitions

Félix Tshisekedi à Mbandaka
Félix Tshisekedi à Mbandaka

Le train des élections est en marche, certaines formations politiques et acteurs ne ratent aucune étape de ce processus. D’autres se disent non concernés par un processus déjà biaisé au départ. C’est le cas du FCC  de Joseph Kabila, ancien Président de la République et Martin Fayulu et son Ecidé qui, eux, continuent à réclamer notamment un audit externe « indépendant » du fichier électoral par un cabinet «sérieux». Certains acteurs isolés comme Claudel André Lubaya, député national depuis 2006, qui lui aussi, a jeté l’éponge, fustigeant le « manque d’intégrité criant » du processus depuis son amorce. Toutes ces prises de positions ne font pas reculer la CENI dirigée par Denis Kadima. Il poursuit sans désemparer, l’exécution de son calendrier publié en novembre 2023.

Appel à candidature lancé par la centrale électorale congolaise, certains politiques se sont jetés à l’eau. Il s’agit là, des partisans du Président de la République et de  certains opposants qui, eux, acceptent volontiers de compétir tout en prenant des précautions dont la surveillance électorale comme l’a fait savoir le candidat déclaré à la Présidence de la République, Delly Sesanga.

Dans le camp de la majorité, on est d’accord sur la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle et une machine électorale, Union sacrée de la Nation est mise en place pour sa réélection. 

Cependant, aux élections législatives par exemple, une grande bataille est lancée, c’est le sauve qui peut, chacun doit tout faire pour continuer à exercer une influence en vertu du poids politique. 

Dans cet article, ACTUALITE.CD s'intéresse aux formations politiques des acteurs aux ambitions présidentielles, des «poids lourds» dans l’entourage du Président de la République Félix Tshisekedi sur leurs attentes aux législatives.

500 sièges seulement à l’Assemblée nationale, ces dignitaires du régime Tshisekedi  dans leurs ambitions veulent déjà tout rafler. 

UDPS, parti présidentiel compte multiplier par 4 le nombre de ses 32 élus actuels

Le parti du feu Etienne Tshisekedi participe pour la première fois aux élections générales en tant que formation politique du Président de la République en fonction. Donc, le contexte de sa participation électorale actuelle est totalement différent de celui des cycles précédents dont 2018. Cette machine politique a la  mainmise sur plusieurs portefeuilles de l’État dont la vice-Primature en charge de l'Intérieur et plusieurs autres ministères, entreprises publiques. Beaucoup de ses membres sont aussi dans plusieurs cabinets ministériels, des entreprises publiques et agences spécialisées.

« On ambitionne multiplier par quatre  ce qu’on à l’Assemblée nationale », a dit à ACTUALITE.CD, Jacquemain Shabani, président de la Commission électorale permanente de l’UDPS.

L’UDPS veut quadrupler le nombre de députés obtenu en 2018, c’est-à-dire ses 32 actuels multipliés par 4, ce qui fera 128 députés nationaux. S’il arrive, il sera le premier parti à avoir ce nombre et le deuxième à franchir la barre de 100 élus nationaux après le PPRD en 2006 (114) depuis l'avènement de la troisième République.

AFDC-A, regroupement politique qui a aligné plus de candidats jusque-là, ambitionne au moins 200 députés nationaux  

Tout est clair quant aux attentes du regroupement politique AFDC-A de Bahati Lukwebo, président du Sénat. Ce leader politique n’a jamais caché ses ambitions quant à la conquête du pouvoir. Lukwebo et son AFDC-A ne ratent aucun rendez-vous politique. Ses partisans sont toujours là et font flotter leurs drapeaux partout. Comme en 2018, c’est encore, AFDC-A qui arrive en tête avec le plus de candidatures déposées à la CENI, soit 493 en 2018 et  479 en 2023.

« L'ambition que nous avons au niveau de notre exécutif politique est de quintupler le nombre de députés que nous avons obtenus en 2018, soit 41 fois 5. Donc, avec 205 députés nationaux, nous participerons efficacement à la gestion du pays et soutiendrons le Chef de l’État dans ses ambitions de faire de Congo un pays grand, digne et respectable », a dit à ACTUALITE.CD, Philippe Undji, secrétaire général adjoint  en charge de l’implantation de l’AFDC.

AFDC-A gère Sénat, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, des ministères des transports, travail, des mandataires publics… donc le regroupement a des ressources financières suffisantes pour compétir, même si ces dernières ne suffisent pas à elles seules pour une bataille électorale. 

Ambitieuse, l’UNC  veut avoir 150 députés  nationaux

Le parti de vital Kamerhe, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) voudrait de ces élections législatives, 150 députés nationaux. 

« Il y a l’ambition fixée par le secrétaire général, de 150 députés », a dit à ACTUALITE.CD,  le député Juvénal Munubo.

Le camp de Vital Kamerhe se lance dans cette bataille électorale sous des alliances politiques. Il a revu ses ambitions présidentielles en s’alignant derrière Félix Tshisekedi pour sa réélection. Pourtant, l’accord de Nairobi faisait du leader de l’UNC candidat en 2023 pour le compte du Cap pour le Changement (CACH). Le vice-premier ministre chargé de l’économie sort d’un procès de détournement des deniers publics dans le cadre de l’exécution du «Programme des 100 jours » du Président de la République. Il a été condamné à 20 ans de prison, puis à 13 ans en appel pour enfin être acquitté. Son parti est aussi financièrement bien assis. Outre la vice-primature, le parti gère le ministère d’État chargé du Budget, le ministère des Affaires Foncières depuis l’arrivée au pouvoir de Felix Tshisekedi et certaines entreprises publiques.

Le MLC veut avoir le nombre d’élus le plus possibles

En 2018, le Mouvement de Libération du Congo(MLC) a obtenu 22 députés nationaux. Cette élection coïncidait avec la libération du leader de ce parti, Jean-Pierre Bemba Gombo détenu à la Cour pénale internationale depuis 2008. Cependant, la candidature de ce dernier à la présidentielle a été invalidée par la Cour Constitutionnelle de Benoît Luamba au motif de sa condamnation pour subornation des témoins par la CPI. Pour l’instant, le MLC ne fait pas des supputation. 

Au-delà de leurs formations politiques, ces leaders qui entourent le Chef de l’État ont beaucoup d’autres formations qualifiées d’Alliés  et des mosaïques qui, pour certaines peuvent rafler des sièges.

Le 20 décembre prochain, sauf changement, les électeurs décideront par le biais de vote et chaque formation politique fera l’évaluation de l’atteinte ou pas de ses ambitions. 

Berith Yakitenge