Primera Gold : une ascension fulgurante avec 3 000 kilos d'or exportés au premier semestre et des ambitions grandissantes

Félix Tshisekedi lors de la signature du contrat ayant abouti à la création des sociétés Primera Gold DRC (or) et Primera Metals DRC (3T). Ph Droits tiers.
Félix Tshisekedi lors de la signature du contrat ayant abouti à la création des sociétés Primera Gold DRC (or) et Primera Metals DRC (3T). Ph Droits tiers.

En République Démocratique du Congo (RDC), les débats autour des avantages fiscaux et commerciaux accordés à la société Primera Gold ont pris une ampleur sans précédent. Si l'entreprise a connu une ascension remarquable dans le secteur minier, les retombées de cette croissance et les conditions de son partenariat avec l'État congolais divisent l'opinion publique, la société civile, certains députés et le gouvernement.

Primera Gold : un acteur majeur du secteur aurifère

Depuis le début du deuxième semestre 2023, Primera Gold a exporté plus de 3 000 kilos d'or, ce qui équivaut à un montant impressionnant de 190 millions USD. Ces performances remarquables, selon Joseph Kazibaziba, le directeur général de la société, sont dues à la bancarisation du système d'achat et de vente de l'or artisanal, ainsi qu'à une lutte accrue contre la fraude minière. La société entend d'ailleurs augmenter sa capacité d'achat et d'exportation pour atteindre 1 000 kilos d'or par mois.

Des avantages fiscaux controversés

L'organisation de la société civile, Le Congo n'est pas à vendre (CNPAV), a soulevé des inquiétudes quant aux avantages considérables que le gouvernement congolais a accordés à Primera Gold et à Primera Metals. Elle appelle à une plus grande transparence et demande la divulgation de la liste complète des bénéficiaires réels de ces entreprises.

Le député national Alfred Maisha est allé plus loin en dénonçant ces avantages. Il a souligné la disproportion des contributions entre la RDC et Primera dans leur joint-venture : pour un apport de seulement 20 000 USD de la part de chaque société Primera, celle-ci obtiendrait un monopole de 25 ans sur l'exploitation de minerais précieux comme l'or, le coltan, et le cobalt dans des provinces clés.

Les réponses du gouvernement

En réponse à ces critiques, Nicolas Kazadi, le ministre des Finances, a défendu l'accord avec Primera Gold, arguant que le partenariat avait été établi pour lutter contre la fraude minière, un fléau qui a coûté cher à la RDC par le passé. Il insiste sur le fait que l'initiative n'était pas le fruit de la corruption, mais une stratégie pour protéger les intérêts économiques du pays.

Une affaire loin d'être résolue

L'accord entre la RDC et Primera Gold, bien que conçu pour stimuler l'économie nationale, soulève des questions fondamentales sur la souveraineté économique du pays et la protection de ses ressources naturelles. Avec des acteurs aux positions si tranchées, le débat est loin d'être clos, et la saga Primera Gold promet encore de nombreux rebondissements.