Kinshasa : le FPM ASBL organise un atelier de formation sur l’éducation financière et digitale au profit des administrateurs et vendeurs de marché

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Atelier de formation sur l’éducation financière et digitale

Dans le cadre de son programme d’éducation financière et digitale, le FPM ASBL (Fonds pour l'inclusion financière) a organisé un atelier de formation, le mercredi 16 août à Kinshasa, avec quelques administrateurs des marchés de la capitale, des syndicalistes et des comités des vendeurs des marchés. L'objectif était de leur transmettre des notions de base sur l’éducation financière et digitale. L’activité a eu lieu au Centre d'Études Pour l'Action Sociale (CEPAS), dans la commune de la Gombe.

Ces bénéficiaires ont été choisis parce que les vendeurs dans les marchés sont les cibles du programme des entrepreneurs, explique-t-on. Ces administrateurs des marchés et le comité des vendeurs seront, par la suite, des voies de transmission de cette formation ou de ces informations de base en éducation financière auprès des vendeurs dans les marchés pour qu’il y ait un effet multiplicateur afin de permettre à la majorité de Congolais de bien gérer leur argent.

"L’informel ou les entrepreneurs occupent une place de choix dans notre économie. Il est très important de mettre à leur disposition des astuces, des informations de base, de bonne gestion d’argent. Pour que dans ce qu’ils font au quotidien, leurs activités puissent créer de la richesse et plus d’emplois. Cette formation n’est qu’une première étape. La deuxième et la plus importante est celle de sensibilisation qu'eux vont réaliser dans leur marché respectif", a indiqué Francis Nzondomyo, coordonnateur du Programme d’éducation financière et digitale au FPM Asbl.

Et d’ajouter :

"Dans notre quotidien, nous manipulons l’argent, mais c’est toujours très important de ne pas seulement avoir l’argent entre nos mains.  Il faut savoir gérer cet argent de la bonne manière pour que ça nous soit profitable, pour qu’il soit catalyseur de l’amélioration de nos conditions de vie sociales et économiques".

Le grand thème de cet atelier, c’est l’éducation financière et digitale.  C’est un package avec différentes thématiques liées à la budgétisation, l’épargne, le crédit ou encore le numérique. La formation comme celle de cette journée est parmi les axes du programme d'éducation financière. Plusieurs autres de ce genre sont prévues. D’autres formations ont déjà été réalisées dans le passé, même en province. Une campagne multimédia est prévue et des forums qui réunissent des masses pour communiquer l’essentiel de l’éducation financière.

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Photo des familles des administrateurs et vendeurs de marché avec les formateurs

"Avec cette formation, nous avons appris l’importance de l’épargne, comme les inconvénients des crédits. Et toutes les connaissances acquises dans ce forum, seront transmises aux vendeurs de nos marchés pour leur permettre tant soit peu d’améliorer leur façon de travailler pour réduire la pauvreté. Avec la conjoncture de notre pays, de nos familles, nous avons oublié la politique d’épargne. Voilà pourquoi nous restons pauvres. Et quand un problème se pose, on recourt aux crédits", a dit Don-Béni Lukawu, administrateur adjoint en charge de la salubrité au marché communal Matadi Kibala.

Dans la formation, il a été notamment conseillé aux participants d’épargner dans les institutions financières agréées par la Banque centrale du Congo pour mieux sécuriser leur argent. Il y a pour ce faire, des moyens d’épargne formels tels que les banques commerciales, les institutions de microfinance, les Coopératives d’épargne et de crédit. Les moyens semi-formels comme la caisse villageoise ou la ristourne et le moyen informel tel que la maison, en nature (or, bijoux, troupeaux, etc.) ne sont pas trop sûrs.

"Je pense qu’on a vraiment perdu la culture d’épargne. Et nous, en tant qu’administrateur, nous devons transmettre ce message aux vendeurs, parce que ce sont les premiers à manipuler l’argent presque tous les jours. Nous devons leur parler de l’épargne, leur expliquer ce que c’est le crédit. Bien que la plupart de nos clients aient déjà des crédits presque partout, ils pensent que les institutions financières font de l’argent sale. Aujourd’hui, nous avons appris que lorsque nous avons un crédit, nous devons l’affecter sur notre demande et non à d’autres dépenses imprévues", résume Marie Florence Bungelagama, administratrice en charge des finances au marché Zigida.

Étalé sur 3 ans avec objectif d’atteindre jusqu’à plus de 2 millions de personnes à travers 10 provinces de la RDC, le Programme d’éducation financière et digitale (PEFD) a été lancé en mars dernier, par le DG de FPM ASBL, Jean-Claude Thetika. Le PEFD a été mis en place en partenariat avec la société Visa. La cérémonie de présentation a eu lieu à Kin Plaza Arjaan By Rotana à Kinshasa, en présence de la Directrice Pays de VISA pour la RDC, Sophie Kafuti, et de plusieurs acteurs du système financier congolais tels qu’Orange, M-pesa, ProcFin, Finca, UBA, Fondation Vodacom, etc. 

Ce programme s'inscrit dans la continuité du Programme National d'Education Financière (PNEF) mis en place en 2016 par la Banque Centrale du Congo (BCC) avec l'appui de la GIZ, la coopération technique allemande. Le PEFD a pour but de former la population, dont les cibles sont les femmes, les écoliers, les entrepreneurs, les jeunes, les habitants des milieux ruraux, pour qu’ils deviennent financièrement éduqués afin de pouvoir prendre des décisions en connaissance des causes. 

Le Programme d’éducation financière et Digitale (PEFD) compte atteindre plus de 2 millions de personnes à travers les médias ou des formations, pendant les 3 premières années de son exécution. En plus de Kinshasa, le plan d’exécution s’étale sur les provinces du Haut Katanga, Kwilu, Tshopo, Nord-Kivu, etc.

Pour rappel, le FPM, Fonds œuvrant pour l'inclusion financière en RD Congo, est un fond qui contribue à la réduction de la pauvreté en RDC en favorisant le développement d'une offre durable de services financiers accessibles aux Micro, Petites et moyennes Entreprises (MPME) et aux populations à faibles revenus. Pour y parvenir, le FPM s'appuie sur les institutions financières, à qui il accorde des services d'assistance technique et des financements.

Emmanuel Kuzamba