Kwamouth: Les miliciens Mobondo s'érigent en coupeurs de route sur l'axe Kwamouth-Masiambio 

Pas d'entrée, pas de sortie à Kwamouth par l'axe routier Masiambio-Kwamouth cité. Les miliciens Mobondo qui y opèrent se sont érigés en coupeurs de route au village Nsele, situé à quelques kilomètres de la cité de Kwamouth. Conséquence, plusieurs personnes qui ont tenté de se mouvoir depuis mardi sont bloquées à la cité de Kwamouth, par crainte de représailles, indique la société civile de Kwamouth. 

C'est aussi cet axe routier qui permet à la cité de Kwamouth de se ravitailler en produits agricoles voire manufacturés, en lieu d'emprunter toujours la voie fluviale. Le territoire s'asphyxie davantage.

"Les assaillants qui sont avancés jusqu'au village Nsele qui s'approche directement de Kwamouth empêchent les usagers de passer pour aller vers Masiambio. Ils ont même empêché le véhicule de l'UNICEF qui voulait rentrer à Kinshasa, pas de passage. Ce qui inquiète, c'est que d'autres ONG veulent aussi emprunter ce tronçon",  dénonce Martin Suta, président de la société civile de Kwamouth.

Ces miliciens répondraient aux ordres d'un de leurs chefs hiérarchiques qui serait nommé "Cobra". Martin Suta précise que même les motos des conducteurs précédemment ravis ne sont pas toujours remises. 

"Ils sont organisés. Dans ce coin là, c'est Cobra qui est le commanditaire. Jusque-là, même les 13 motos ravies, on attend seulement l'ordre de Cobra pour ordonner à ce que les motards de Kwamouth puissent récupérer leurs motos. Cette route permettait aux motards de nous ramener le manioc pour la survie de Kwamouth. Kwamouth n'est pas alimenté, la route reliant Kwamouth-Masiambio est barricadée à partir de Nsele ", conclut-il. 

Lors de la 104 ème réunion du conseil des Ministres, le Vice-premier Ministre, Ministre de la défense, Jean-Pierre Bemba donnant les résultats liminaires de la commission d'enquête sur les exactions commises par les Fardc dans cette partie de Mai-Ndombe, avait annoncé que sur les 140 villages de Kwamouth, 74 étaient occupés par les miliciens. Ces chiffres étaient réfutés par la société civile qui indique que ⅔ du territoire est occupé par les miliciens. 

Jonathan Mesa à Kikwit