RDC : plus de 25 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë de janvier à juin 2023 (Rapport IPC)

Un enfant déplacé dans un site à Kiwanja, au Nord-Kivu/Ph ACTUALITE.CD

Le rapport de l'analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) dit du 21ème cycle en RDC, présenté ce lundi 29 mai, montre qu’entre janvier et juin 2023, 25,8 millions de personnes, soit 25% de la population seront en insécurité alimentaire aiguë, faisant de la RDC le pays ayant le plus grand besoin d’assistance dans la monde.

Cette analyse réalisée en juillet 2022, et dont le rapport a été validé par les secrétariats généraux du ministère de l'agriculture et celui de la pêche et l'élevage, indique que 7 zones de la RDC à savoir : Rutshuru, Nyiragongo, Masisi, Beni et Goma pour le Nord kivu et Djugu et Mambasa pour l'Ituri font face à une grande détérioration de la situation alimentaire avec 1,3 million de personnes qui ont basculé de la phase 1 ou 2 de l'IPC vers la situation de crise ou d'urgence (phase 3 et 4 de l'IPC).

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« Pour nous aujourd'hui, c'est un jour important parce qu’on vient de valider les résultats de l'analyse IPC du 21ème cycle. C'est extrêmement important, on essaye de combler le vide qui existait peut-être au niveau des données nationales. La couverture est extrêmement large, ces analyses couvrent maintenant 95% du territoire national. Nous sommes là pour appuyer le gouvernement parce que le processus appartient au gouvernement national et aux autorités nationales et donc le FAO, le PAM et les autres partenaires impliqués sont là pour appuyer le processus », a déclaré Natasha Nadazdin, Directrice adjointe -PAM

Par ailleurs, ce rapport révèle que les principaux facteurs à l'insécurité alimentaire sont liés aux conflits armés, à l'augmentation des prix des denrées alimentaires de base, aux mauvaises infrastructures ainsi qu’au choc sur les activités agricoles.

« Nous venons aujourd'hui d'assister à la validation de ce chiffre, c'est un premier pas.  Ce que nous souhaitons pour l'avenir, c'est que cet exercice soit vraiment perçu comme un exercice du gouvernement de la RDC que nous appuyons en tant que partenaires principalement PAM et FAO, mais nous ne sommes pas les seuls, il y a plusieurs autres partenaires qui participent à cet exercice. Je vais solliciter tous les partenaires qui ont une expertise, un financement pour appuyer cet exercice pour sortir la RDC de cette situation qui n'a fait que trop durer. Je confirme ici toute notre disponibilité à continuer cet appui mais nous espérons que l’appropriation va suivre le plus rapidement possible », a ajouté Aristide Ongane Obame, représentant pays FAO/RDC.

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Cette analyse a connu la participation de 132 analystes formés et certifiés niveau 1; 42 organisations et structures de l'Etat ; 6 facilitateurs déployés par le GSU-IPC ; 4 CO facilitateurs nationaux ; 185 unités analysées (couvrant 26 provinces)  dont 138 rurales et 47 urbaines incluant 24 communes pour la ville de Kinshasa.

Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) est une initiative multipartite innovante visant à améliorer l’analyse et la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.

En utilisant la classification et l’approche analytique de l’IPC, les gouvernements, les agences des Nations Unies, les ONG et d’autres parties prenantes travaillent ensemble pour déterminer la gravité et l’ampleur des situations d’insécurité alimentaire aiguë et chronique et de malnutrition aiguë dans les pays, selon des normes internationalement reconnues.

Grâce Guka