Contrat Chinois: Félix Tshisekedi et Xi Jinping décident de maintenir la concertation et revitaliser la commission mixte de coopération économique et commerciale pour un “partenariat stratégique”

Cobalt brut dans une mine en RDC
Cobalt brut dans une mine en RDC

La RDC et la Chine décident de cheminer ensemble dans leur partenariat axé sur les mines congolaises à la suite d’un géant contrat signé en 2007 entre les deux parties. Un contrat qualifié “du siècle” mais décrié plusieurs années après par la partie congolaise. 

Dans un rapport d'enquête, l'IGF avait dénoncé le caractère déséquilibré du contrat Chinois signé sous le régime de Joseph Kabila par lequel la Chine s'était engagée en échange de l'exploitation des richesses minières à construire des infrastructures dont le pays a fortement besoin depuis son accession à l'indépendance. La partie chinoise s’était engagée via un groupement d’entreprises chinoises (GEC), à construire 3.500 km de routes, autant de kilomètres de chemins de fer, 31 hôpitaux de 150 lits et 145 centres de santé. Le tout pour une valeur estimée à 6,5 milliards de dollars et en échange de concessions minières en RDC et de prêts à l’État congolais. 

Plusieurs années après cet échec, le Président Félix Tshisekedi effectue pour la première fois sa visite d'État en Chine en vue de tenter de rééquilibrer les choses dans le cadre de ce contrat auprès des autorités chinoises à la veille de la reprise des discussions à Kinshasa entre la RDC et la partie Chinoise.

Après leurs échanges, les Présidents Félix Tshisekedi et Xi Jinping ont convenu de valoriser “davantage et préserver soigneusement” le partenariat. 

“Ils ont annoncé l'élévation des relations sino-congolaises au niveau d'une coopération globale et d'un partenariat stratégique, afin de raffermir davantage la confiance politique mutuelle, d'approfondir et d'élargir la coopération dans différents domaines”, dit le communiqué final sanctionnant la rencontre entre les deux Chefs d’Etat.

Lire: RDC : vers la reprise des discussions entre le gouvernement et la partie chinoise en vue du rééquilibrage du contrat chinois

En ce qui concerne les discussions entamées, les deux parties décident de “maintenir la concertation et revitaliser la Commission mixte de coopération économique et commerciale Chine-RDC, cadre idoine de définition, de suivi et d'orientation de la coopération bilatérale, pour faire avancer ensemble la coopération globale et le partenariat stratégique”.

Congolais et Chinois conviennent aussi d’échanger les expériences “pour renforcer la synergie entre la modernisation à la chinoise en Chine et les objectifs de développement économique et social de la RDC et bâtir un partenariat stratégique fructueux, novateur, équitable, plus étroit et plus stable".

Toujours selon le rapport de l’IGF, la Sicomines (Société sino-congolaise des mines), la coentreprise rassemblant la société minière publique congolaise Gécamines, et, pour 68% du capital, les firmes Sinohydro Corp et China Railway Group a mobilisé pendant 14 ans des financements d’un montant total de 4,471 milliards de dollars et n’a consacré que 822 millions de dollars au financement de travaux d’infrastructures, soit 18,38% du financement total mobilisé.

L’IGF estime qu’il n’y a eu aucun suivi sérieux des investissements à charge des partenaires chinois et des revenus générés par l’entreprise commune Sicomines. Dans le cadre de l’accord Sicomines, les investisseurs chinois se sont engagés à dépenser trois milliards de dollars dans des projets d’infrastructures. Mais l’IGF réclame désormais de la Chine 17 milliards de dollars d’investissements supplémentaires pour rééquilibrer cet accord conclu avec la RDC sous le règne du Président Joseph Kabila.

D'après Félix Tshisekedi lors de sa dernière communication en Conseil des ministres, l'objectif visé est de consolider et d'élargir davantage la coopération Sino Congolaise en s'appuyant sur des bases saines garantissant les principes du respect mutuel, d'équité et de transparence profitable à la fois au peuple congolais et au peuple Chinois.

Clément MUAMBA