RDC : la SFPS demande notamment à Félix Tshisekedi et à la CIRGL de « reconnaître le rôle capital des médiatrices congolaises aux processus de paix »

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Les médiatrices congolaises veulent agir désormais ensemble pour une paix durable. Après la mise en place de la synergie des femmes pour la paix et la sécurité (SFPS), une centaine des femmes ont été réunies le 23 mai à Kinshasa, pour faire la restitution des actions menées jusque-là et présenter les prochaines étapes. Cette rencontre a été précédée par le dépôt d'un mémorandum à l'attention du Chef de l'Etat. 

En effet, le 18 mai à Kinshasa, la SFPS a rencontré le Haut représentant du Chef de l’État pour le suivi des processus de paix de Luanda et Nairobi. Dans leur mémorandum, elles déplorent la faible participation des femmes et appellent à capitaliser les résultats antécédents en RDC.

« Nous, Femmes leaders des organisations féminines de la République Démocratique du Congo réunies au sein de la Synergie des Femmes pour la Paix et la Sécurité, en sigle SFPS, préoccupées par les conflits récurrents et les guerres à répétition qui endeuillent nos familles durant bientôt trois décennies, conflits ne permettant pas à notre nation de décoller et de répondre ainsi aux multiples défis du sous-développement, préoccupées par la présence des groupes armés locaux et étrangers, qui opèrent à l'Est de notre pays depuis plusieurs années, mais aussi la situation d'insécurité dans les provinces de Mai-Ndombe, Kwilu, Kwango et dans les périphéries de Kinshasa » peut-on lire dans le document dont une copie est parvenue au Desk Femme d'Actualité.cd. 

SFPS se dit également préoccupée par la forte militarisation par les forces étrangères à l'Est du pays partant de diverses initiatives de paix en cours et lesquelles n'ont pas apporté jusque-là des résultats. 

Capitaliser les réussites précédentes 

Conscientes du rôle important joué par les femmes congolaises lors des négociations politiques inter congolaises, tenues à Sun-City, en Afrique du Sud "et qui a contribué au succès de ces travaux ayant conduit à mettre fin à la guerre qui déchirait le pays et qui à instaurer un nouvel ordre politique", les médiatrices déplorent la faible participation des femmes et le rôle joué par ces dernières, de façon effective, au processus actuel de Nairobi 1,2,3 et aux préparatifs de Nairobi 4 et le manque de reconnaissance de l'apport des femmes médiatrices aux différents processus. 

Le mémorandum s'appuie sur les principes fondamentaux garantis par les Conventions Internationales, les diverses résolutions et déclarations des Nations Unies, en particulier la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la Femme, la Paix et la Sécurité et ses résolutions connexes. La Convention sur l'Elimination de toutes formes de Discriminations à l'Egard des Femmes, (CEDEF), l'Accord cadre d'Addis Abeba, la Déclaration de Kampala signé par les chefs d'Etats de la Région des Grands Lacs sur les violences sexuelles et basées sur le genre, (...). 

Les médiatrices ont également cité le récent communiqué de la onzième réunion de haut niveau du mécanisme régional de suivi aux paragraphes 16 et 17 qui traitent spécifiquement de la participation des femmes et jeunes dans les processus de paix et des dialogues dans la région des Grands Lacs et de l'article 14 de la constitution évoquant le principe de parité hommes-femmes. 

Appel au Chef de l'Etat

Engagées au respect des principes d'intangibilité des frontières, de démocratie, de transparence, de bonne gouvernance, d'égalité de sexe et de développement durable, préoccupées par le souci, pour les femmes et filles congolaises de parler d'une seule voix, la SFPS affirme sa volonté à se mobiliser afin d'œuvrer en synergie en faveur de la paix et de la sécurité en République Démocratique du Congo. 

" Nous lançons un appel au chef de l'Etat, champion de la masculinité positive en Afrique, aux différentes autorités et à toutes les institutions de notre pays pour l'implication effective des femmes et des filles à toutes les étapes du processus de paix" dit la note. 

Aux partenaires de la RDC œuvrant sur la thématique  « participation politique de la femme », SFPS demande de soutenir la volonté des femmes à travailler désormais en synergie pour une participation efficace au processus en cours afin de parvenir à une paix durable.

Au Gouvernement de la RDC et aux partenaires d'appui, SFPS demande de soutenir l'appropriation et la mise en œuvre du plan d'action commun des femmes et des filles pour la paix et la sécurité. 

" Nous lançons un appel à toutes les organisations de la société civile de la RDC et de la Région des Grands-Lacs à se mobiliser pour soutenir les initiatives susceptibles de conduire vers une paix durable en RDC et dans le reste des pays de la Région des Grands-Lacs; à l'ensemble de la population Congolaise et de la Région des Grands-Lacs de reconnaître le rôle des femmes en tant que partenaires incontournables de la paix à travers le monde et particulièrement en RDC et dans la région des Grands-Lacs, mais aussi de cesser avec les discours divisionnistes". 

Par ailleurs, SFPS sollicite du mandataire spécial du Président Félix Tshisekedi aux négociations avec l'EAC d'être son interlocuteur et de soutenir le présent mémorandum. Synergie appelle aussi toutes les structures et personnalités féminines à la rejoindre pour plus d'efficacité en faveur de la paix durable en RDC.

Prisca Lokale