Hommes, femmes et enfants pourchassés, frappés et blessés. Les vidéos ont fait le tour du web et n’ont pas laissé insensibles opposants, activistes, membres de la mouvance présidentielle.
« Choqué par les images de violences policières, y compris sur des enfants sans défense, et le climat de répression qui a entouré la marche de l’opposition ce 20 mai à Kinshasa. Un État qui dénie à ses citoyens ses libertés fondamentales à la veille d’élections générales risque de s’enfoncer dans une dérive dictatoriale », a dénoncé le Denis Mukwege.
Le prix Nobel de la paix veut une action forte de la part des autorités :« Nous appelons à des poursuites et à des sanctions contre les agents de la PNC qui ont commis des exactions et exhortons les autorités à garantir les libertés fondamentales des citoyens à se réunir, à s’exprimer et à manifester pacifiquement, qui sont cruciales dans une société démocratique ».
De son côté, Patrick Muyaya a porté la parole du gouvernement à ce propos.
« Aucune forme de violence n’est acceptable en démocratie. Autant manifester est un droit, autant le respect de l’ordre public et des forces de sécurité est une obligation pour éviter tout dérapage. Toutes les responsabilités doivent être établies. A ce stade, 3 policiers identifiés comme auteurs de violence sont aux arrêts », a dit le ministre de la communication et du gouvernement.
Même ton de la part d'un autre membre du gouvernement.
« Bien que comprenant à juste titre les impératifs de sécurité intérieure imposés par les nombreux défis auxquels font face la ville de Kinshasa et ses environs, nous condamnons avec la dernière énergie les actes de répression perpétrés par certains éléments de sécurité face aux manifestants de ce samedi 20 mai 2023 », a pour sa part dit Albert-Fabrice Puela, ministre des droits humains.
Singulièrement, les images des enfants tabassés ne sont pas restées inaperçues.
« En même temps que les actes de brutalité tant sur les mineurs, les compatriotes majeurs, que sur les acteurs politiques ne sont en aucune façon acceptables, nous en appelons à une responsabilisation collective et individuelle pour intérioriser les impératifs sécuritaires ; le non enrôlement des mineurs dans des combats politiques, le respect tant des lois de la République, que des orientations des autorités politico-administratives ».
Comme missionné, Albert-Fabrice Puela s’est également fait porte-parole de circonstance du chef de l’État: « En outre, nous portons à la connaissance de l'opinion tant
Nationale qu'internationale, qUe le Président de la République, Chef de l'Etat, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO en sa qualité de garant du bon fonctionnement des institutions et du respect des droits de l'homme, ne tolère aucunement la violation de ceux-ci quelle qu'en soit la motivation ».
Le ministre dit exiger de la justice des enquêtes urgentes pour que les responsabilités soient établies sur les différentes violations constatées des droits de l'homme « pour que ce cycle de violence n'appartienne plus qu'au passé ».
Selon la Police Nationale Congolaise, trois policiers ont été arrêtés suite à la brutalité exercée sur les manifestants et sur un mineur.