RDC : l’actualité de la semaine vue par Générose Mbombo

Photo/ Droits tiers
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De l’instauration de la date du 06 mars en commémoration au combat de Simon Kimbangu à la signature de la charte de l’Union sacrée, le passage d’Emmanuel Macron en Chine, la semaine qui s’achève a été riche au niveau de l’actualité. Générose Mbombo Mbalo passe en revue chacun de ces faits. 

Bonjour Madame Générose Mbombo  et merci de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous nous parler de vos activités ? 

Générose Mbombo: Je suis leader politique, présidente nationale d’une ONG dénommée « UFDIC », l’Union des femmes pour le développement intégral du Congo. Je suis également agent à l’Université Pédagogique Nationale (UPN). Mes champs d’actions sont la défense des droits humains et des droits des femmes en particulier. Membre de la Dynamique nationale des femmes candidates (DYNAFEC). 

La semaine a été marquée par l'officialisation de la journée du 06 avril pour commémorer le combat de Simon Kimbangu et la conscience africaine. Que représente pour vous cette décision du gouvernement congolais ? 

Générose Mbombo : je pense que c’est une décision bien réfléchie car elle symbolise le  couronnement du combat de libération de l’homme noir mené par Simon Kimbangu pendant trente-ans, entre 1921 et 1951. Le gouvernement a bien fait d’honorer la mémoire de ce prophète des Nations. 

La charte de l’Union Sacrée pour la Nation (USN) a été signée cette semaine. Parmi les signataires, il y a eu Bahati Lukwebo, Alain Atundu, Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe. Quelles sont vos attentes auprès de cette plateforme ? 

Générose Mbombo : de cette organisation, j’attends la matérialisation de la vision du Chef de l’Etat, je cite Félix Tshisekedi Tshilombo. Il s’agit de lui accorder un second mandat. J’appuie cette initiative et souhaite qu’elle favorise les intérêts de la population congolaise. 

La RDC a connu de nombreuses coalitions politiques pré-électorales avec pratiquement les mêmes figures. L'USN a-t-elle des chances de survivre jusqu'aux prochaines élections ? 

Générose Mbombo : je voudrais être optimiste. Je crois que l’Union Sacrée pour la Nation a vraiment des chances de survivre jusqu’aux prochaines élections et même dans la période qui suivra. Son but principal est de gagner les élections et tous les acteurs qui font partie de cette plateforme vont mettre ensemble toutes les énergies pour réaliser cet objectif. 

En sécurité, une réunion des ministres de la défense des pays membres de l'EAC est envisagée à Goma pour évaluer les actions de la force régionale. Du côté congolais, on dénonce la passivité de celle-ci depuis son déploiement. Quelles doivent être pour vous les priorités de cette rencontre ?

Générose Mbombo : la priorité de toutes les priorités pour la population de la République Démocratique du Congo reste le retour de la paix. Et pour cela, il faudrait que les Forces armées de la RDC passent à l’action de contrôle de l’ensemble du territoire national. Que les forces négatives et la force régionale libèrent les zones occupées actuellement.  

Concernant les opérations d'enrôlement des électeurs, l’opération a été suspendue dans un centre de Goma suite au meurtre d’un jeune par un policier commis à la garde. Comment prévenir ce drame ? 

Générose Mbombo : l’opération d’enrôlement doit pouvoir reprendre pour que les populations qui se trouvent dans cette région répondent également à leur droit de vote. Et pour garantir la non répétition, il faut que la justice soit impliquée pour sanctionner les coupables, que la famille de la victime soit indemnisée et que des policiers formés et compétents soient affectés à cet endroit. 

Martin Fayulu et Lamuka accusent la CENI de vouloir confectionner un fichier électoral corrompu au profit de Félix Tshisekedi par notamment “des machines non sécurisées, des étrangers enregistrés, des enquêtes non aboutie”. Comment la CENI devrait-elle réagir face à cette accusation ? 

Générose Mbombo : la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) doit continuer à travailler et communiquer avec les parties prenantes, la population y compris pour que nous puissions aboutir aux élections libres, transparentes, crédibles et apaisées. 

Des organisations de la société civile, ACAJ, SYMOCEL, NSCC, VSV ont entamé des actions contre la proposition de loi portant "Congolité". Sachant qu'elle est alignées pour la session de mars, quelle devrait être son issue au niveau de l'assemblée nationale selon vous ?

Générose Mbombo : il y a des sujets qui ne méritent pas d’être traités dans l’empressement. Cette proposition de loi par exemple, doit être minutieusement travaillée dans le but de maintenir la cohésion et l’unité nationale. Notre pays a connu une succession de crises et il faut des textes de loi qui contribuent à son développement.  

En justice, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018, Théodore Ngoy a démenti les accusations de son ex-femme Kerticia Mabaya, de vouloir lui ravir son bébé de cinq jours. Une action en justice a été initiée et a abouti à l’obtention de la garde du nourrisson par M. Ngoy . Que pensez-vous de cette décision de justice ? 

Générose Mbombo : si cette décision émane de la justice, elle est bonne. Mais, en tant que mère, je trouve très injuste de retirer un bébé de moins d’un mois à sa maman. Il est très jeune pour être sevré, très jeune pour être séparé de sa génitrice. 

Au niveau continental, le Parlement du Gabon a voté une réduction de sept à cinq ans du mandat du Chef de l'Etat et le scrutin de deux à un seul tour. L'opposition dénonce la deuxième modification qu'elle considère comme un moyen de faciliter la réélection du Président Ali Bongo (au pouvoir depuis plus de 13 ans). Votre avis à ce sujet ? 

Générose Mbombo : le Gabon comme la RDC est un pays souverain. A ce titre, il peut organiser ses élections selon ses lois internes. Il faut cependant que les élections prévues en second semestre de l’année en cours soient paisibles et crédibles. 

Après son séjour en Chine, Emmanuel Macron et Xi Jinping ont se sont engagés à "soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine". Le document n'évoque ni ne condamne la Russie. Presque même situation avec la RDC où la très attendue condamnation de l'agression Rwandaise n'a pas été faite par Macron. Quelle lecture faites-vous de ces prises de position du Président Français ?

Générose Mbombo : en tant que défenseure des droits de l’homme, je crois qu’il faudrait favoriser la paix dans toutes les Nations du monde. Lors de sa visite en RDC, Emmanuel Macron a été rappelé par le Chef de l’Etat sur cette question. Je crois que si la France ne parvient pas à se prononcer sur ces agressions, il ne faudrait pas beaucoup s’attendre à son implication au processus de paix. 

Un dernier mot ?

Générose Mbombo : j’en appelle à la conscience de tous les acteurs de la scène politique ou de la société civile congolaise. Que ce soit l’Union Sacrée, Lamuka ou tout autre opposant, activons nous pour que la paix revienne dans notre Nation. La paix favorise le développement et nous devons agir ensemble pour reconstruire notre pays, lutter contre toutes formes de balkanisation.

Propos recueillis par Prisca Lokale