Journée mondiale de la santé : en RDC, la couverture en services essentiels estimée à 39%, en dessous de la moyenne africaine (ministre de la santé publique)

Roger Kamba, ministre de la santé publique, hygiène et prévention
Roger Kamba, ministre de la santé publique, hygiène et prévention

Le ministre de la santé publique, hygiène et prévention, Samuel Roger Kamba Mulamba, a adressé, ce vendredi 7 avril, un message à la nation congolaise, à l’occasion de la 75ème journée mondiale de la santé. Pour l’année 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi comme thème «  la santé pour tous ».

Dans son message, le nouveau ministre de tutelle est longuement revenu sur la couverture santé universelle (CSU), un des engagements internationaux auxquels la RDC a souscrit, consistant à « permettre à tous les humains de vivre en bonne santé et de promouvoir le bien-être pour tous et par tous et à tout âge ».

« Sur le plan national, la CSU est une stratégie et un objectif de la politique publique de la santé à visée multisectorielle. Elle est une composante fonctionnelle du système national de santé dont la mise en œuvre implique les interventions multisectorielles et interdisciplinaires coordonnées avec les autres secteurs », a dit le docteur Roger Kamba, ministre de la santé publique, hygiène et prévention.

Il note que l’un des principaux indicateurs pour évaluer la couverture santé universelle est l’indice de couverture en services essentiels qui, en RDC, n’est à peine estimé à 39%.

« C’est un indicateur composite qui inclut plusieurs sous-indicateurs en rapport avec la santé de la mère et de l’enfant, la lutte contre les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles, et les capacités des services à offrir les soins nécessaires. En RDC, cet indice, estimé à 39%, est encore en dessous de la moyenne africaine », a-t-il indiqué.

Et de justifier :

« Ce faible niveau s’explique par l’état de notre système de santé qui a longtemps souffert du faible financement des ressources propres depuis quelques dizaines années et qui dépend largement de l’aide internationale et dont 42% des dépenses sont couvertes par les ménages à travers le système de paiement direct ou financement communautaire ».

M. Kamba rassure que « son ministère se déploie avec l’ensemble de toutes les parties prenantes pour rendre disponible les services et soins de santé de qualité à tous les niveaux de la pyramide sanitaire ».

Quatre problèmes majeurs liés au système sanitaire congolais

Le successeur du docteur Jean-Jacques Mbungani note, dans son discours, quatre problèmes principaux qui affaiblissent le système de santé en RDC. Il s’agit :

- Des infrastructures et équipements sanitaires, qui ne sont plus dans un état répondant aux normes fixées par l’OMS ;

- Des ressources humaines à cause du déséquilibre dans l’organisation des filières et de la qualité de formation, dans la répartition équitable entre les milieux rural et urbain qu’entre les structures sanitaires, dans des conditions de travail pas assez motivantes pour le personnel soignant ;

- Des médicaments, vaccins et intrants spécifiques. « Le médicament, produit fondamental pour des soins de santé de qualité, connaît toujours des problèmes d’approvisionnement, d’accessibilité financière, d’accessibilité et disponibilité des services de qualité et d’utilisation rationnelle, affaiblissant ainsi le fonctionnement du système de santé », précise Roger Kamba ;

- Et enfin, du financement de la santé. En effet, souligne-t-il, « le coût élevé des soins de santé dans les établissements de santé par rapport au revenu des ménages se présente comme un défi majeur dans l’utilisation optimale des services de santé par tous, et cela sans exclusion ».

Présentant les grandes lignes de son action à la tête de ce ministère, M. Kamba avait déclaré que la couverture santé universelle était l’un des axes importants de sa politique. « Il va de soi que les défis sont énormes et sont articulés autour de deux projets importants qui sont la couverture santé universelle et la lutte contre les pandémies et épidémies (…) », avait-il déclaré lors de la remise et reprise avec son prédécesseur.

Olivier Nzalalemba