Au moins cinq personnes ont trouvé la mort ces deux derniers mois par asphyxie à cause du Mazuku à Goma. Le dernier cas remonte à dimanche 2 avril dernier au quartier Lac vert, à l’ouest de la ville. Selon les cadres de base, le corps de la victime découverte était déjà en état de décomposition dans une zone Mazuku.
« Nous avons découvert le corps d’un garçon d’environ 15 ans qui a été retrouvé dans le Mazuku sur avenue Mabanga juste vers le stade. Là-bas il y a un gaz très violent. Le petit garçon est méconnaissable, c’est comme s' il voulait faire ses besoins malheureusement il s’est retrouvé dans le Mazuku. Apparemment il ne connaissait pas la réalité du milieu vu qu’il n’y a pas de panneaux de signalisation. Le corps était déjà décomposé. Nous demandons aux autorités de sécuriser la population et de mettre des panneaux de signalisation pour éviter que le gaz continue à tuer la population », a indiqué Dedesi Mitima, chef du quartier Lac vert.
Gaz toxique généré par l’activité volcanique, le Mazuku présente aujourd’hui un danger pour les habitants de Goma en général et en particulier ceux des zones ouest de la ville.
Le mazuku avait également tué le coordonnateur principal du service de protection civile, Joseph Makundi asphyxié par ce gaz le 7 février dernier alors qu’il voulait récupérer le corps sans vie d’un déplacé mort dans cette même circonstance dans une fosse au quartier du Lac vert.
Depuis février dernier, au moins six personnes sont mortes asphyxiées par cet oxygène inapproprié souterrain.
Les autorités n’ont toujours pas pris des mesures adéquates en vue de sécuriser la population dans cette partie de la ville de Goma. Elles avaient pourtant reçu de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) la cartographie de la zone Mazuku afin de placer des panneaux de signalisation pour éviter le danger, mais rien n’est fait à ce jour alors que ce coin accueille des milliers de déplacés. Le camp de Bulengo accueille depuis le mois de janvier environ 22 000 ménages qui ont fui les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 dans plusieurs villages en territoire de Masisi.
Yvonne Kapinga, à Goma