Activisme du M23: rien qu’à Goma, plus de 300 000 déplacés sont arrivés, certains sont installés sur des sites dangereux en raison d'émanations potentielles d’un gaz toxique et mortel 

Site de déplacés à Sake (PH/CICR).
Site de déplacés à Sake, territoire Masisi, Nord-Kivu. Des femmes déplacées en train d'attendre les équipes du CICR et de la Croix-Rouge qui sont en train de procéder à l'identification des ménages déplacés sur le site derrière le bureau du groupement Kamuronza. Elles font partie de plus 6.600 familles déplacées ayant fui des affrontements armés dans les localités de Kingi, Burungu, Malehe, Katembe, Murambi.

Plus de 300 000 déplacés sont arrivés à Goma (Nord-Kivu) suite à l’avancée du M23 et les combats qui s'ensuivent. Ces chiffres ont été donnés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) citant les acteurs humanitaires. 

« Une partie de ces personnes se trouve à Bulengo, Lac Vert, où un site a été préparé, et également à Rusayo, un quartier périphérique de Goma, où plusieurs hectares ont été rendus disponibles par les autorités », indique Anne-Sylvie Linder, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma. 

Le site du Lac Vert comporte néanmoins un risque important pour ces populations en raison d'émanations potentielles d’un gaz toxique.

Cette zone est connue notamment pour le mazuku, ce gaz qui émane des fissures de la croûte terrestre causée par des tremblements de terre ou des éruptions. Il est composé en majorité de dioxyde de carbone, selon l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG). 

« Cette crise est en train de se transformer en catastrophe humanitaire. Si les déplacements se poursuivent, elle va dépasser notre capacité de réponse, ainsi que celle des autres organisations humanitaires (…). Il n'y aura peut-être pas d'endroits où recevoir toutes ces personnes. Il n'y a déjà plus de lieux disponibles dans le territoire du Nyiragongo qui avait accueilli les premiers déplacés », a alerté Anne-Sylvie Linder.

Le mazuku a également tué le coordonnateur principal du service de protection civile, Joseph Makundi a été asphyxié  le 7 février dernier alors qu’il était allé récupérer un corps sans vie d’un déplacé mort dans les mêmes circonstances. Rien que pour le mois de février, 4 personnes ont perdu la vie dans ce quartier.