Les violences des ADF se concentrent vers Buliki, 20 km au sud de la ville de Beni (Nord-Kivu). Ce groupement est sous contrôle des Mai-Mai UPLC depuis leur cantonnement de Kalunguta. Leur présence n’empêche pas les ADF d’opérer. Depuis le 8 mars, ces combattants qui ont prêté allégeance au Groupe Etat islamique ont tué plus de 50 personnes dans cet espace, notamment à Mukondi, Mausa, et Mabuku. Ils sont aussi actifs dans une grande partie de la chefferie des Bashu, au Nord-Kivu. Le territoire de Mambassa, en Ituri, est aussi régulièrement ciblé.
Cette partie (dont Komanda, Mambasa, Biakato et Mangina) est censée être sous la couverture des militaires congolais et des casques bleus, selon la répartition opérationnelle entre différentes forces (FARDC, UPDF et MONUSCO).
Il se trouve que la MONUSCO n’a plus sa mobilité d’antan. Elle est confrontée notamment à l’hostilité d’une partie de la population. Certains de ses déplacements se font d’ailleurs sous escorte de l’Armée.
La mission onusienne fournit, dit-elle, tout de même des renseignements aux FARDC et organise également des patrouilles dans certaines zones.
De son côté, la coalition FARDC-UPDF, elle, opère à l’est de la Route Nationale N°4 dans son tronçon qui part de la cité frontalière de Kasindi à la ville de Kisangani, notamment dans le secteur de Ruwenzori et une partie du territoire d’Irumu en Ituri, selon la répartition opérationnelle des responsabilités.
Cette limitation géographique doublée d’un déficit de coordination entre les FARDC, les UPDF et la MONUSCO permet aux ADF de se mouvoir et d’étendre leur zone d’influence. Au total, au moins 118 civils ont été tués par les ADF depuis le 6 mars, d’après l’ONU.