Est de la RDC : pour Sesanga, il faut réactiver l'Accord-cadre d'Addis Abeba, mettre fin aux “désordres” diplomatique et sécuritaire orchestrés par le gouvernement avec des initiatives qui se superposent

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Delly Sessanga

La situation sécuritaire dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo demeure préoccupante, le M23 n’a toujours pas amorcé le processus de son retrait des zones occupées dans les territoires de  Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, comme exigent les résolutions des différents sommets des Chefs d’Etat de la région. La dernière mission du Conseil de sécurité de l’ONU effectuée à Kinshasa et à Goma a recommandé les négociations entre le gouvernement et la rébellion pour désamorcer la crise caractérisée par l’agression rwandaise sous couvert du M23.

Pour sa part, le député Delly Sesanga qui a fait partie des acteurs politiques reçus par la délégation du Conseil de sécurité, propose la réactivation de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba sur la situation en signé par les pays de la région qui qui consacre notamment la non agression d’un Etat par ses voisins. 

"S'agissant de la sécurité de notre pays, nous continuons à penser que l'Accord-cadre d'Addis-Abeba de 2013 a fourni le cadre justement inclusif qui donne le gros de toutes les solutions à nos problèmes, qui indique également les sources profondes des conflits et si nous voulons demain trouver une nouvelle feuille de route qui indique comment rebâtir la paix et la sécurité dans la région on doit reprendre le chemin de cet accord cadre d'Addis”, a dit Delly Sesanga après échange avec la délégation du Conseil de sécurité.

Le Conseil de sécurité a souligné que l'Accord-cadre reste la "boussole" de toutes les actions de la communauté internationale pour la paix dans l'Est du de la RDC.

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Pour cet élu, il faut aussi “mettre fin au chaos diplomatique et sécuritaire orchestré par le gouvernement qui a pris des initiatives qui se superposent ici dans la confusion totale entre l'état de siège, l'adhésion à l'EAC, la chasse à la Monusco et des opérations bilatérales qui n'ont été d'aucune efficacité pour restaurer la paix à l'est du pays".

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Sesanga a plaidé pour plus de pression contre le Rwanda afin de stopper d'agresser la RDC. Sesanga  a rappelé aussi l'engagement de la communauté internationale à accompagner la RDC dans ses réformes conformément à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

La signature de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région avait pour objectif de neutraliser et de démobiliser les groupes armés, nationaux et étrangers, et la réaffirmation de principes de base du droit international s’ajoutaient à divers engagements de la RDC, des États voisins et de la communauté internationale.

Le 24 février dernier, l’Accord-cadre d’Addis Abeba a totalisé 10 ans depuis sa signature par 11 États et quatre institutions internationales et régionales à savoir les Nations-Unies (ONU), l'Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC). Cet accord porte sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région. L’Accord-cadre d’Addis Abeba avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC mais son application comme il faut a toujours été un problème que ça soit du côté de la RDC que du côté de ses partenaires. 

Dans le cadre de cet accord, l’État congolais s’était engagé à réformer en profondeur le secteur de la sécurité, à consolider l’autorité de l’État dans les Provinces de l’Est du pays et à promouvoir la réforme des institutions du pays. Les pays de la région avaient souscrit à respecter la souveraineté et l’intégrité du pays et à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures, à ne pas tolérer ni fournir une assistance aux groupes armés, à renforcer la coopération régionale, à ne pas héberger ni fournir une protection à des personnes impliquées dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des actes de génocide ou des crimes d’agression et à faciliter l’administration de la justice grâce à la coopération judiciaire dans la région.

Quant à la communauté internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU s’engageait à rester saisi de l’importance d’un soutien à la stabilité à long terme de la RDC et de la région des Grands Lacs.

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Clément MUAMBA