Kinshasa/nouveau tarif de transport en commun : les passagers demandent l’implication des agents de l'ordre pour un contrôle efficace, les chauffeurs se plaignent notamment de la tracasserie et l'état des routes

Photo d'illustration ACTUALITE.CD

Le gouvernement provincial de la ville de Kinshasa a publié une nouvelle grille tarifaire du transport en commun. Cette mesure est entrée en vigueur dès ce lundi 13 mars. Mais sur le terrain, la situation a été compliquée. Il s’est constaté le non-respect de cette disposition en plus des difficultés de transport qui ont caractérisé la matinée de ce lundi.

De son côté, la population est satisfaite de cette décision de l’autorité urbaine et appelle à l’implication des agents de l’ordre afin de veiller à l’application de cette nouvelle grille dans les différents arrêts de bus.

« Nous sommes tous déterminés à faire respecter cette mesure. Même s'ils vont en grève, deux jours après, ils vont reprendre d'eux-mêmes. Nous exigeons les autorités de la ville à placer les agents de l'ordre dans les arrêts de bus pour faire respecter cette décision », propose David Landu.

« Je suis  très émue d'apprendre cette nouvelle parce que nous avons souffert pendant un long moment ici à Kinshasa.  Le prix de transport change selon les heures. Chaque chauffeur fixe à sa manière le prix et personne n'est là pour le poursuivre. Nous demandons aux autorités d'avoir un œil regardant sur ce dossier. Sinon on risque de revenir sur les mêmes habitudes », dit Marie Jeanne, commerçante des articles de beauté.

Les conducteurs de véhicules de transport en commun, pour leur part, se plaignent de la tracasserie routière, l’instabilité du taux de dollars ou encore l’état des routes.

« Nous sommes prêts à respecter cette mesure mais à condition que le gouvernement provincial puisse nous débarrasser de ce problème des tracasseries. De fois, nous augmentons le prix de transport à cause des tracasseries que nous rencontrons. Ils viennent de nous ramener une autorisation de transport, nous l'avions achetée avant la fin de l'année à 10 $ et là on apprend que c'est désormais à 30.000 FC. Comment est-ce qu'on va baisser le prix de transport ? », s’interroge Chadrack Ilunga, chauffeur de taxi-bus.

Pour Jean-Michel, motocycliste, il faut que les autorités réhabilitent d'abord les routes pour éviter la majoration du prix de transport de leur côté. « Si l'État nous aide à réhabiliter les routes pour nous permettre de circuler calmement, et sans tracasserie, nous allons aussi aider l'État … Parce que plus il y aura des embouteillages, au lieu de 10 courses, nous risquons d’en faire 3 et au final c'est nous qui perdons ».

« La décision est salutaire mais ils oublient qu'il y a des conditions par rapport à l'évolution du monde. Actuellement, les personnes qui conduisent non plus assez de revenus du point de vue du versement. Le bus 207 avait comme versement 80.000 à l'époque le taux de dollars était à 90 aujourd'hui nous avons un taux de 22.000fc dans tout ça c'est nous qui perdons. Le prix des articles ont flambé partout ici à Kinshasa,  la dépréciation de dollars fait partie également des raisons qui poussent les chauffeurs à augmenter le prix de transport », explique Babou Ndongala.

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Grâce Guka