RDC : "j'encourage les jeunes filles à rêver grand, à viser haut" Marie-France Malangu Kabedi (gouverneure de la BCC)

Photo/ Actualité.cd
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Pour célébrer les droits des femmes cette année, au niveau international et national, les thèmes choisis sont centrés sur le numérique, l'éducation, l'égalité des sexes, la paix et l'autonomisation. Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi est gouverneure de la Banque centrale du Congo. Dans cet entretien accordé au desk Femme d'Actualité.cd, elle insiste sur l'empowerment féminin.

"C'est important de célébrer les droits des femmes. Le 08 mars est une journée symbolique qui représente tout le travail qui doit être fait à l'endroit de la jeune fille et de son éducation. Le soutien qu'il faut apporter aux activités de la jeunesse féminine, des femmes, des jeunes garçons également pour permettre le développement de tout pays et particulièrement la RDC", explique-t-elle. 

« Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l'égalité des sexes », tel est le thème international. Au niveau local,  « Education numérique égalitaire pour la paix et l'autonomisation des femmes et des filles en RDC » est la déclinaison choisie par le ministère du Genre. Mme Kabedi reconnaît la pertinence de ces thèmes et encourage la RDC à fournir des efforts pour s'adapter aux NTIC. 

"C'est un choix pertinent qui a été opéré autour de ces thèmes. Éducation et numérique sont des termes très importants parce qu'aujourd'hui, le numérique est au centre de toutes actions humaines. Le lien entre l'autonomisation et la digitalisation permet à la RDC de s'adapter aux nouveaux outils d'information et de communication en créant des opportunités de travail modernes. Le Congo ne devrait pas prendre du retard. L'inclusivité, la paix, la numérisation sont nécessaires pour le développement des activités de la gent féminine. Je suis très contente que ce thème soit retenu par la RDC et nous devons avancer à pas de géant pour que ce thème devienne une réalité pour la femme congolaise", fait-elle savoir. 

Le 05 juillet 2021, Malangu Kabedi Mbuyi a été nommée à la tête de la Banque centrale du Congo (BCC). Elle est la première femme à occuper ce poste. Elle  a fait ses études supérieures à l'université Libre de Bruxelles.  A l'issue de son parcours, elle obtiendra une licence en économie et une maîtrise en économétrie. Pendant 32 ans au FMI, elle a été conseillère principale de l'administrateur en charge des pays Africains francophones au Conseil d'administration du FMI, Représentant résident du FMI au Bénin et au Cameroun, Assistante au Directeur du Département Afrique, Chef de division adjoint et Chef de mission pour cinq pays et directrice du Centre Régional d'assistance technique du FMI pour l'Afrique de l'Ouest.

Après trois ans à la tête de la BCC, elle rassure, "les responsabilités, nous les avions toujours assumées. Il est aujourd’hui question de mettre toute ma connaissance au service de mon pays." 

Rêver grand, se donner les moyens de réussir

"J'encourage les jeunes filles à rêver grand, à viser haut, à penser au futur, à ne pas se contenter de la vie à l'instant présent mais à se fixer des objectifs et se donner les moyens de les atteindre tout en étant réaliste". 

Pour ce mois de mars 2023, la ministre du Genre, Famille et Enfant avait annoncé que toutes les activités auront un regard particulier sur la restauration de la paix à l'est de la RDC. En solidarité aux femmes qui vivent dans cette région, Malangu Kabedi a envoyé son message. 

"A toutes les femmes qui sont dans les zones des conflits, sachez que vous êtes dans nos pensées quotidiennes. La souffrance qui se vit à l'est est une souffrance que nous endurons toutes et tous dans notre chair, dans nos pensées et nous ne pouvons qu'encourager les efforts du Chef de l'Etat à ramener la paix dans cette région pour tout le développement de notre pays". 

Il faut également souligner que Marie-France Malangu Kabedi Mbuyi à travaillé en tant qu'économiste au Centre d'Économie Appliquée (DULBEA) de l'Université Libre de Bruxelles pendant un an , au département des études de la BCC (ancienne Banque du Zaïre) pendant deux ans.

Prisca Lokale