Attaque contre les centres d'enrôlement des électeurs à Beni : la CENI brandit l’inviolabilité de ses entités et appelle les autorités à diligenter une enquête 

Denis Kadima, président de la CENI
Denis Kadima, président de la CENI

En l'intervalle de 24 heures, deux centres d'inscription des électeurs ont été les cibles d'attaques des groupes armés dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). Consternée par cette situation, la Commission électorale nationale indépendante condamne ces actes et invite les autorités à lancer des enquêtes pour retrouver les coupables afin qu'ils soient punis.

"La CENI rappelle, à nouveau, le caractère inviolable des Centres d'inscription conformément à l'article 21. alinéa 3 de la Loi portant identification et enrôlement des électeurs en République Démocratique du Congo en ce sens qu'elle dispose que : « Les Centres d'inscription et le matériel d'identification et d'enrôlement des électeurs sont inviolables >>. La CENI condamne vivement cette attaque contre le Centre d'inscription et invite les autorités compétentes à diligenter des enquêtes afin que ce matériel soit vite retrouvé et que les coupables soient sévèrement sanctionnés conformément à la Loi", dit la CENI dans un communiqué ce vendredi 10 mars.

Les centres attaqués sont situés à l'école primaire Tuendeleye à Butuhe et à l'école primaire Mudiba, dans le village de Mabuku, tous dans le territoire de Beni.

La CENI note que les assaillants ont emporté le kit d'enrôlement et un des éléments commis à la sécurité de ce centre d'inscription est jusqu'à ce jour porté disparu.

"Ces inciviques ont emporté le kit qui s'y trouvait et blessé grièvement un agent de la Police Nationale Congolaise (PNC) commis à la sécurisation dudit Centre qui a été acheminé à l'hôpital à Butembo pendant qu'un autre élément de la PNC est porté disparu", a ajouté le communiqué.

Ces incidents interviennent au moment où la CENI a lancé les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs dans cette partie du pays, troisième aire opérationnelle du pays, plusieurs groupes armés locaux et étrangers sont actifs. La situation s'est empirée avec la résurgence des rebelles du M23. Suite à l'occupation d'une grande partie des territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru, la CENI n'a pas déployé des matériels pour lancer cette opération. Elle attend l'implication des autorités compétentes parvenir à enrôler la population de ce coin du pays

Clément MUAMBA