Le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, qualifie la dernière sortie médiatique de Paul Kagame de faux-fuyants et mensongers. L'homme fort de Kigali a déclaré devant les diplomates accrédités à Kigali que le communiqué de Bujumbura n'est pas celui qui a été relayé à Kinshasa.
Pour le porte-parole du gouvernement, le communiqué de Bujumbura n'avait pas pris en compte le schéma de sortie de crise sécuritaire proposé par le communiqué de Luanda qui doit être respecté par toutes les parties.
" Aujourd'hui, il existe une feuille de route pour régler les problèmes à l'est de la République. Je pense qu'il y a eu besoin de faire cette précision, c'est ce qui a été fait par le VPM, ministre des affaires étrangères Christophe Lutundula et donc nous nous en tenons à ce schéma et cela doit être rappelé. Pour ce qui concerne les propos du président Paul Kagame, c'est du classique pour lui avec une rethorique mensongère de dire est-ce qu'il y a un génocide en cours en RDC ? S'il y en a eu un ces derniers mois, on peut parler de Kishishe. Il y a encore eu un rapport de Human Right Watch ou du Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les Droits de l'homme qui l'atteste de manière claire ", a répondu Patrick Muyaya à une question de la presse jeudi 9 février 2023.
Pour Patrick Muyaya, les propos qu'il (Paul Kagame) tient c'est pour essayer de justifier son agenda caché qui vise à maintenir l'est de la RDC dans l'instabilité pour lui permettre de continuer le pillage.
" Les problèmes à l'est de la RDC sont des problèmes qui sont connus et les solutions sur papier sont connues. Il faut au président Paul Kagame de comprendre que le temps de la violence est révolu et que maintenant le temps de la paix est arrivé. Il vaut mieux pour lui qu'il arrête des faux-fuyants et qu'il souscrive à sa responsabilité qui est celle de cesser de soutenir le M23, tous les grands pays de la communauté internationale l'ont déjà souhaité, pour le reste c'est des agitations qui malheureusement lui permettent de continuer où de penser pouvoir se dérober des responsabilités qui sont les siennes dans les massacres en cours en RDC, le moment venu la justice s'en occupera ", a souligné le porte-parole du gouvernement.
Paul Kagame a estimé que Félix Tshisekedi a déshonoré des dizaines d'accords qu'il a conclus avec d’autres personnes.
" Et vous pensez qu'il va honorer quoi que ce soit à votre sujet ? S'est-il interrogé lors du dîner annuel avec les ambassadeurs accrédités à Kigali. Ceci inclut ce qui s’est passé à Bujumbura. "Nous avons discuté en présence des chefs d'États, il [Tshisekedi] était là. Nous avons sorti un communiqué pour expliquer la teneur de nos discussions, mais le lendemain un communiqué contraire à celui de Bujumbura a été lu à Kinshasa ", a-t-il dénoncé dans sa communication.
Des tensions entre Kinshasa et Kigali persistent toujours. La question était au centre d'un sommet des États de l'Afrique de l'Est à Bujumbura. À l'issue de la réunion, les chefs d'Etats de plusieurs pays d'Afrique centrale et de l'Est ont appelé samedi à un "cessez-le-feu immédiat de toutes les parties" et un retrait de tous les groupes armés, "y compris les étrangers" dans l'est de la RDC. Cette réunion des chefs d'Etat de la communauté de l'Afrique de l'Est (EAC, constituée de sept pays) à Bujumbura, la capitale du Burundi, intervenait en pleine recrudescence des violences dans l'Est congolais.
Clément MUAMBA