La province de Mai-Ndombe, victime des atrocités et tensions suite à un conflit entre Teke et Yaka, est en voie d'être pacifiée à la suite de la mission présidentielle, dépêchée sur le terrain pour sensibiliser à la paix et au vivre ensemble. L’affirmation est de Nana Manuanina Kihimba, ministre déléguée près le président de la République, lors d'un briefing conjoint jeudi 9 février, avec ses collègues de la communication et médias et celui de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières.
À en croire ce membre du gouvernement, qui a cité quelques villages pacifiés, déjà à 75 ou 80%, la situation redevient à la normale dans cette province et des efforts sont en cours pour parvenir à pacifier toute cette partie de la République.
" Je citerai par exemple les villages Boku où le chef du groupement Boku est lui-même retourné vivre là-bas parce qu’il était à Kinshasa. Nous avons Mfumu Nketo, Mashambio, Shomaku,Mibe, Mushetu, Salongo, Mashambe etc. Donc le long de l'axe Bandundu ville. Je pense qu'aujourd'hui à 75 ou 80% la paix est revenue dans la province de Mai-Ndombe. Je comprends moi le soucis qui nous anime tous à pouvoir trouver une solution une fois pour toute mais nous ne devons pas oublier que c'est tout un processus on sait quand est-ce qu'on commence une histoire du genre mais on ne sait pas quand est-ce qu'on la termine ", a déclaré Nana Manuanina devant la presse.
Et d'ajouter :
" Le processus aujourd'hui évolue très bien parce que les populations regagnent déjà leurs villages surtout avec la présence de la police. Ils ont maintenant confiance qu'ils peuvent regagner leurs villages et de plus en plus il y a du calme. On entend plus parler des villages incendiés, des gens décapités. Cela n'exclut pas quelques points chauds qui restent là où on continue à travailler ".
Pour des zones à problèmes, Jean-Claude Molipe Mandongo, vice-ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières a fait savoir que le ministère s'active déjà en vue de renforcer à nouveau des policiers en vue de parvenir à la pacification.
" Nous avons plusieurs villages je crois même qu'avant de venir ici, nous avons été en contact avec la commission qui nous a donné les noms de villages avec précision où il y a l'accalmie et où il y a retour massif de la population. Ici, pour ce qui me concerne, je pourrais tout simplement donner des zones où se trouvent encore quelques problèmes d'insécurité. Nous avons les zones aux alentours de Kinsele dans la ferme Kapenda où il y a eu quelques problèmes ces derniers temps mais il est attendu si pas demain après demain le mouvement d'une unité de la LENI (Légion Nationale d’Intervention ) qui va y descendre pour prendre en charge cette partie là ", a annoncé l'adjoint de Daniel Aselo Okito Wa Nkoy.
Et d'ajouter :
" Nous sommes en train de nous organiser déjà pour augmenter l'effectif des escadrons pour commencer maintenant les actions en profondeur pour sécuriser davantage ces milieux là ".
Les atrocités débutées à Kwamouth en juin 2022 ont fait plus de 200 morts jusqu'à octobre dernier dans cette partie de Maï-Ndombe. Le territoire de Bagata voisin affecté en septembre dernier a enregistré plus de 50 morts. Les déplacés de ces deux entités ont été accueillis au Kwilu (plus de 30 000), au Kwango (plus de 18 000), à Bolobo (plus de 5000), sans oublier à Brazzaville, à Kinshasa, à Masimanimba, à Kikwit, etc.
Mai-Ndombe a été victime des conflits communautaires fin décembre 2018 dans le territoire de Yumbi. Les violences qui avaient opposé des membres des ethnies Ntende et Nunu avaient causé la mort d'au moins 500 personnes, selon l'ONU.
Clément MUAMBA