RDC: massacre de Kishishe, bilan revu à la hausse (BCNUDH)

ACTUALITE.CD
ACTUALITE.CD

Une enquête préliminaire du BCNUDH et de la MONUSCO diffusé le 7 décembre 2022 avait  confirmer que les combattants du M23 ont tué au moins 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) au cours d’actes de représailles contre les populations civiles perpétrés les 29 et 30 novembre, à Kishishe et Bambo, deux villages de la chefferie de Bwito, dans le nord-ouest du territoire de Rutshuru. Selon même rapport, les victimes ont été exécutées arbitrairement par balles ou à l'aide d'armes blanches. Huit personnes ont par ailleurs été blessées par balles et 60 autres enlevées. Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées.

Dans un autre rapport publié mardi, BCNUDH a revu ces chiffres à la hausse et parle désormais de l’exécution sommaire d’au moins 171 personnes entre le 21 et le 30 novembre 2022.  Le redéploiement des forces de sécurité vers le front du M23 dans le territoire de Rutshuru a par ailleurs entrainé un vide sécuritaire dans d’autres territoires, que d’autres groupes armés, notamment les factions Nyatura et divers groupes Maï-Maï ont mis à profit pour étendre leur domination.

Dans un autre rapport sur les mêmes faits, Human Rights Watch dit avoir pu confirmer à partir des sources directes l’identité de 22 civils tués. L’ONG explique que le Bwito abrite un quartier général sectoriel, connu sous le nom de Kazahoro, du groupe armé FDLR composé pour l’essentiel de Hutus rwandais, dont certains de ses leaders ont pris part au génocide de 1994 au Rwanda, ainsi que leurs familles.

« Après s’être emparés de Rutshuru-Centre et de Kiwanja à la fin du mois d’octobre, les rebelles du M23 ont avancé dans le Bwito en novembre, commettant des atrocités sur leur passage », explique HRW.

De manière générale, au cours de l’année 2022, d’après l’analyse du BCNUDH, la situation au Nord-Kivu a été largement impactée par la résurgence du M23. De nombreux civils ont été victimes d’atteintes et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, durant des affrontements entre le M23 et les FARDC, ou des conséquences humanitaires de ces derniers, notamment des déplacements massifs de population1 vers le nord et le sud du territoire de Rusthuru, et l’Ouganda voisin.