Le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege soutient l’idée d’enquêter sur les fosses communes découvertes dans les villages Mbogi et Nyamamba sur la côte du lac Albert (Ituri). L’ONU a annoncé cette semaine que près de 50 civils dont des femmes et des enfants étaient enterrés dans trois fosses communes découvertes.
« Les autorités congolaises, qui ont le devoir de protéger la population, sont appelées à diligenter une enquête pour faire la lumière sur ce carnage, établir les responsabilités et traduire les auteurs en justice », dit Denis Mukwege dans un communiqué ce samedi.
Ce vendredi, le ministre de la défense a annoncé au cours du Conseil des ministres, l’ouverture d’une enquête de l’auditorat militaire sur la recrudescence des tueries des civils en Ituri.
L’ONU se dit disponible à apporter son expertise aux enquêteurs nationaux.
« Nous exhortons également les Nations Unies à renforcer significativement l’équipe d’experts médico légaux mandatée par le Conseil des Droits de l’Homme pour contribuer à exhumer les fosses communes les plus récentes mais aussi celles liées aux crimes du passé commis à l’Est du Congo », préconise Mukwege.
L’Ituri connaît davantage la dégradation de la situation sécuritaire en dépit de l’état de siège décrété par le Chef de l’Etat en vue de restaurer la paix et la sécurité dans cette partie du pays.
«La population civile vit dans l’insécurité et la peur, malgré l’instauration de l’état de siège depuis plus de 20 mois », déplore le directeur de l’hôpital Panzi toit en regrettant l’alourdissement « du bilan humain, déjà tragique, des violences de groupes armés dans la région ».
Les groupes armés CODECO et Zaïre sont actifs dans la zone où les découvertes macabres ont été faites. Il s’agit des milices qui prétendent défendre respectivement les communautés Lendu et Hema. Elles s’affrontent régulièrement faisant de nombreuses victimes parmi les civils.