RDC-loi électorale : des structures féminines « intensifient » le plaidoyer pour le respect de la parité

Photo/ Droits tiers
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A l’approche de 2023, la lutte pour l’adaptation de la loi électorale à la parité telle que prévue par l’article 14 de la Constitution s’intensifie. Ce jeudi, 14 avril, alors que l’Assemblée Nationale prévoit une plénière avec seul ordre du jour « Examen et vote de la proposition de loi modifiant la loi électorale », des structures pro-droits des femmes se mobilisent également.  


Mercredi, la Dynamique Nationale des femmes candidates de la RDC (DYNAFEC) dirigée par Carine Kanku avait déposé un plaidoyer auprès de la Commission Genre Famille et Enfant de l’Assemblée Nationale, avec l’appui de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes (ONU Femmes). Ont également pris part à cette séance, des députés nationaux membres des autres commissions de l’Assemblée Nationale. Notamment la commission des droits de l’homme, celle de la Politique, Administrative et Juridique (PAJ), la commission Socioculturelle et le Comité des sages.


Ce jeudi, une vingtaine de structures, avec banderoles et roll up se sont jointes à Afia Mama, dirigée par Anny Modi, Rien Sans les Femmes (RSLF), représentée par Fifi Baka, ainsi que le Réseau des femmes leaders africaines (AWLN) pour mener ensemble le plaidoyer. 


Des assurances du Président de l’Assemblée Nationale


Dans son discours à l’ouverture de la session extraordinaire de mars, le président de l’Assemblée Nationale Christophe Mboso N’kodia avait signifié l’engagement de la chambre basse du parlement sur l’effectivité de la parité. 
 « Que la femme congolaise que nous célébrons durant le mois de mars soit rassurée du soutien de la représentation nationale dans sa lutte pour la mise en œuvre effective des dispositions constitutionnelles relatives à la parité homme-femme », avait-il dit. 


Le plaidoyer concerne essentiellement l’article 13 de la Loi électorale


Pour rappel, la Loi électorale de 2006, telle que modifiée en 2011, 2015 et 2017 constitue l’un des éléments qui bloquent la participation des congolaises en politique, selon ONU Femmes, UCOFEM et d’autres organisations pro droits des femmes en RDC. 


En 2015, le mouvement RSLF (Rien Sans les Femmes) avait collecté plus de 200.000 signatures dans une pétition pour réclamer l’ajout d’une clause stipulant que "dans un district comptant plus de deux sièges, un tiers des candidats figurant sur une liste devrait être de l'autre sexe". Malheureusement, les législateurs n'ont pas tenu compte de la pétition et la clause est restée inchangée et il n'y a toujours pas de cadre légal rendant ce principe contraignant. 


En 2017, le mot paritaire a été supprimé, de sorte qu'une « représentation de la femme » est suffisante. L’article 13 stipule désormais que la non-représentation de la femme ne constitue pas un motif d'irrecevabilité d'une liste. Les ONG n’ont pas baissé la garde. En 2020, la Dynamique nationale des femmes candidates de la RDC s’était également lancée dans ce combat pour la modification de l’article 13 de la Loi électorale. 


Le 26 mars 2022, l’ONG Journaliste pour les droits humains JDH/RDC avait organisé une table ronde à laquelle avait également pris part, Nathalie Yoka de Rien Sans les femmes (RSLF).

« Pour une loi électorale plus équitable et une meilleure représentativité de la femme dans les instances de prise de décision pour les prochaines élections en RDC », tel était le thème de cette rencontre qui avait accouché d’une dizaine de recommandations. Aux deux chambres du Parlement particulièrement, « de voter une loi électorale qui favorise la participation électorale des femmes dans les postes électifs en RDC, en déclarant irrecevable toute liste électorale qui ne tient pas compte de l’équilibre homme-femme, d’exprimer de manière explicite la dimension genre dans la loi, et définir de manière chiffrée le pourcentage d’enrôlement des femmes dans le processus électoral,»précise Mme Yoka.

Prisca Lokale