Le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, l'ancien Premier ministre Matata Ponyo et Martin Fayulu, estiment qu'il faut une recomposition de la centrale électorale et de la Cour constitutionnelle ainsi qu’un consensus autour de la loi électorale pour, disent-ils, " créer des conditions optimales d'un processus électoral impartial ".
" C'est pourquoi, en vue de créer les conditions optimales d'un processus électoral impartial, inclusif, crédible et apaisé sur l'ensemble du territoire, nous exigeons : la levée de l'Etat de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri ; la sécurisation des élections, notamment au Sud-Kivu, Nord-Kivu, Ituri, Maï-Ndombe et Kwilu ; la recomposition immédiate de la CEN I; La recomposition urgente de la Cour constitutionnelle ; le consensus autour de la loi électorale, des centres d'inscription d'électeurs et du calendrier électoral ; l'arrêt de l'instrumentalisation de la justice et des services fiscaux contre les candidats déclarés ou les potentiels candidats présidents de la République ; le respect de la Constitution sur la liberté d'expression, d'opinion, de réunion et de manifestations publiques ; l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre du sénateur Matata Ponyo Mapon, conformément à l'article 168 de la constitution ", déclare les trois personnalités politiques dans une déclaration commune.
Et d'ajouter :
" Alors qu'il est impératif de mettre définitivement fin aux crises récurrentes de légitimité à la base de l'instabilité politique et sécuritaire actuelle du pays, le manque d'indépendance de la CENI et de la cour constitutionnelle ainsi que la promulgation d'une loi électorale non-consensuelle et taillée sur mesure ne pourront accompagner des élections générales dignes d'une démocratie en 2023, lorsqu'il apparaît évident que le régime en place a confectionné un dispositif de fraude massive ".
Contexte
L'enrôlement a débuté le 24 décembre dernier et la CENI a déjà dévoilé son calendrier électoral en vue de l'organisation des élections générales en 2023 en RDC. En effet, d'après toujours ce calendrier, la présidentielle, les élections législatives nationales et provinciales, mais également des conseillers communaux sont prévues le 20 décembre 2023. La publication des résultats provisoires de l'élection présidentielle interviendra le 31 décembre, avant la proclamation des résultats définitifs, le 10 janvier, par la Cour constitutionnelle. La famille politique de Joseph Kabila dénonce aussi la composition de l'équipe Kadima à la tête de la CENI et la procédure de désignation des juges à la cour constitutionnelle.
Ivan Kasongo