RDC: la contribution de l’entrepreneuriat dans le développement économique et social au cœur d’une conférence à l’UNIKIN

Les étudiants de l'UNIKIN en pleine conférence sur l'entrepreneuriat
Les étudiants de l'UNIKIN en pleine conférence sur l'entrepreneuriat

Dans l’après-midi du jeudi 8 décembre, une conférence sur la contribution de l’entrepreneuriat dans le développement économique et social de la RDC a eu lieu à l’Université de Kinshasa (UNIKIN). A l’initiative, les étudiants de la première licence du département d’Entrepreneuriat et Gestion des PME, de la faculté de Gestion des Entreprises et Organisation du Travail. Entre présentation des projets et interventions des invités, un point a été mis sur l’entrepreneuriat comme seule issue pour le pays afin de se relever socialement et économiquement.

Le Directeur Général du Fonds de Garantie de l'Entrepreneuriat au Congo (FOGEC), Laurent Munzemba, la Directrice Général de Source Creative, Blanchie Mazanga, le professeur ordinaire Pitshou Yasisadila et l’artiste chanteur et entrepreneur Félix Wazekwa sont intervenus sur le sujet du jour, devant un auditoire bien rempli avec environ 300 étudiants. En plus de la contribution de l’entrepreneuriat dans le développement économique et social, il était question de donner des clés pour créer, faire croître et pérenniser son entreprise.

« L’idée était de réunir les entrepreneurs, les étudiants afin de leur présenter le cadre intellectuel et entrepreneurial où ils pourront développer leur projet. L’objectif de cette conférence était d’informer les étudiants, le site universitaire, sur l’importance d’entreprendre. On prône surtout le côté pragmatique, voilà pourquoi, on a présenté des projets existants et d’autres en phase de croissance », a dit Jean-Isaac Beya, coordonnateur adjoint de la Coquille des Entrepreneurs Révolutionnaires (CER), structure lancée par les étudiants à l’occasion.

Milles entreprises en cinq ans 

La CER aidera à sortir l’entrepreneuriat des paroles pour devenir du vécu et du courage. Le plus grand objectif porté par ces jeunes est de créer milles (1 000) entreprises en cinq (5) ans. Car, a ajouté le coordonnateur adjoint de la CER, notre pays est en grand retard. Le soubassement du FOGEC aborde presque dans le même sens, du fait qu’il a pour mission de garantir l’accès au financement des entrepreneurs, de développer les mécanismes innovants de financement et de participer à la disposition des fonds d’amorçage et des prêts d’honneur au profit des jeunes.

Le DG du FOGEC a annoncé que l’idée est de ne pas s’arrêter sur le financement mais aller jusqu’à l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. La première cohorte a concerné 10 Petites et Moyennes Entreprises qui ont été financées autour de 200 milles dollars. Dans 2 semaines, une vingtaine sera financée pour 200 milles dollars et en janvier 2023, près de 700 milles dollars pour financer d’autres. Ce sont des prêts remboursables sur 3 ans avec un taux annuel de 5%.

« Nous ne sommes pas là seulement pour les entreprises formalisées, si cela est le cas, nous ne changeons pas grand-chose. Ceux qui sont dans l’informelle, nous les accompagnons pour parvenir à se formaliser. Cela a des avantages, notamment le fait de grandir. En étant à la tête de cette structure, je me dois de changer d'état d’esprit, de ramener nos membres à croire en nous, en la RDC et à vos projets », a dit Laurent Munzemba, aux étudiants.

Les clés pour entreprendre en RDC

Le point d’unanimité entre intervenants et même les participants, c’est le fait que le pays est recouvert de difficultés dans le secteur entrepreneurial. Mais est-il que quelques clés ont été données pour contourner la situation. Évoquant la chaîne de valeur, Blanchine Mazanga, a déploré le fait qu’elle est dans certains cas occupée à tous les niveaux. De la production, du transport jusqu’à la vente en détail. Parfois, par des étrangers. 

« En Afrique, on parle de la souffrance comme l’élément qui devait précéder toute réussite. On en fait l’apologie. Moi, je dis non. Quand quelqu’un a du talent et sait se trouver de bons conseils, il n’a pas besoin de souffrir. C’est-à-dire que ceux qui ne sont pas en train de souffrir maintenant ne sont pas de vrais entrepreneurs ? », a dit Félix Wazekwa, pour sa part.

Et d’ajouter :

« Je suis peut-être l’unique chanteur congolais qui n’a pas de fétiche. J’en parle parce que c’est devenu monnaie courante de se demander ce que le fétiche fera à côté de son projet pour sa réussite, aussi bon soit-il. En termes de valeur, ce qu’on doit retenir, c’est de croire en soi-même et en son projet. Croire en Dieu et se donner les moyens ».

Les entrepreneurs devront donc faire face, à ces jours, pas seulement à créer des entreprises, mais à les faire croître et les pérenniser. D’après une étude, évoquée par le professeur Pitshou Yasisadila, sur 5 entreprises créées, 3 ou 4 disparaissent après un quinquennat.

Emmanuel Kuzamba