RDC : le gouvernement dit détenir des preuves d'enrôlement des enfants par le M23

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Albert Fabrice Puela, ministre des Droits Humains a indiqué jeudi 1er décembre que le gouvernement disposait des éléments de preuve que la rébellion du M23 enrôle les enfants en son sein. Cette rébellion, renée depuis une année, est à l’offensive dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo où elle a conquis plusieurs localités et villages. Le ministre Puela parle déjà “des crimes”. 

"L'heure est grave, tout le monde, tous ceux qui sont épris d'esprit de paix pensait qu'après le mini sommet de Luanda le 23 novembre que nous observions un moment d'accalmie, de cessez-le-feu malheureusement on a abusé de notre bonne foi pour non seulement en livrant une guerre mais en enrôlant les enfants, en utilisant même ces enfants pour des travaux forcés. Nous sommes en train de nous atteler et les éléments qui nous parviennent, qui sont documentés dont nous nous servirons le moment venu attestent que le mouvement terroriste avec l'armée rwandaise qui est derrière ce mouvement enrôle les enfants, les utilise comme bouclier humain et les utilisent également dans les travaux forcés", a dit Albert Fabrice Puela devant la presse.  

Et de poursuivre :

"Outre le fait qu'ils s'adonnent à utiliser le viol comme arme de guerre, cela est très grave sur le plan des droits humains, nous ne cesserons de les dénoncer et cela est d'une extrême gravité. Nous documentons et la justice internationale devrait s'occuper de ces cas particuliers de violations manifestes des droits humains".

Face à l’avancée du M23, l’ONG Human Rights Watch avait redouté d'éventuelles exactions généralisées.

Relire: RDC: Human Rights Watch redoute des “exactions généralisées” après l’expansion des zones sous contrôle du M23 à Rutshuru

Le M23 devait en principe libérer toutes les zones occupées depuis le vendredi 25 novembre dernier, selon le communiqué final du mini sommet des Chefs d'État  de l’EAC tenu à Luanda en Angola. Près d'une semaine après, les combattants du M23 multiplient des attaques contre des positions de l’armée dans le but de gagner plus d’espace et contraindre Kinshasa à dialoguer directement avec eux comme ils réclament.

Le M23, une ancienne rébellion tutsi, a repris les armes en fin d'année dernière, en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté ses engagements sur la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. La résurgence du M23 a provoqué un regain de tension entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir cette rébellion. Kigali conteste, en accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, des rebelles hutu rwandais implantés en RDC depuis le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Clément MUAMBA