Le Groupe d'action financière (Gafi) a ajouté vendredi la Birmanie aux Etats à la liste noire des pays à risque "élevé" de blanchiment d'argent, financement du terrorisme et de prolifération d'armes de destruction massive, et isolé la Russie en raison de la poursuite de sa guerre en Ukraine.
"La Russie continue de violer les principes fondamentaux du Gafi visant à promouvoir la sécurité et l'intégrité du système financier", a déploré l'organisation à l'issue de sa réunion plénière à Paris qui a décidé de "l'interdire de participer à des projets actuels et futurs du Gafi".
Le groupe d'action financière, qui va "continuer à surveiller la situation", a répété dans un communiqué que "toutes les juridictions devraient être vigilantes face aux risques de contournement des mesures prises contre la Russie pour protéger le système financier international".
La Russie est "mise à l'écart au sein du Gafi", a affirmé le président du Gafi, Raja Kumar, au cours d'une conférence de presse.
Le Gafi a par ailleurs placé la Birmanie sur liste noire aux côtés de la Corée du Nord et de l'Iran, en raison d'un "manque de progrès" et d'"une majorité de mesures" non mises en oeuvre un an après l'échéance du délai qui lui était imparti pour les mener à bien, a expliqué M. Kumar.
La liste grise des pays soumis à une surveillance renforcée accueille pour sa part trois nouveaux venus, la République démocratique du Congo (RDC), le Mozambique et la Tanzanie, tandis que le Nicaragua et le Pakistan en ont été retirés, a annoncé l'organisation
Au total, 24 pays se retrouvent donc sur cette liste grise.
Le Gafi rappelle que la Birmanie s'était engagée en février 2020 à agir sur ses "manquements stratégiques" par un plan d'action qui s'est terminé en septembre 2021. En juin, le Gafi avait accordé un nouveau délai à la junte au pouvoir pour mettre en oeuvre son plan d'action jusqu'en octobre, mais constate aujourd'hui un "manque de progrès constant".
"Quand ils mettent en oeuvre des mesures de vérification renforcées, les pays doivent faire en sorte que les flux d'argent pour l'assurance humanitaire, les activités caritatives légitimes et les envois de fonds depuis l'étranger ne soient pas perturbés", nuance toutefois le Gafi.
Les pays sur la liste grise ont de leur côté pris des engagements pour renforcer leur coopération avec le Gafi. La RDC a ainsi pris un "engagement politique de haut niveau" et a déjà fait des progrès notamment en "faisant de la confiscation des biens mal acquis une mesure prioritaire".
Concernant le risque important de blanchiment que posent les cryptomonnaies, M. Kumar a pointé du doigt les "transactions anonymes" et estimé que "ce qui a été fait jusqu'à présent est insuffisant".
AFP avec ACTUALITE.CD