La République Démocratique du Congo est considérée comme un "scandale géologique" tant ses ressources minières sont importantes et diverses (cuivre, cobalt, coltan, or, diamants). Par contre, les minéraux qui constituent 98% des exportations de l'Etat congolais sont épuisables. C'est dans ce sens que le Président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma attire l'attention sur la RDC d'après les mines.
Il l'a signifié au cours de son discours, tenu le mardi 18 octobre, à l'ouverture du Forum minier de la Chambre des Mines de la FEC, axé sur le thème : "l'activité minière en RDC et ses défis : évaluation du code minier révisé de 2018."
Pour Albert Yuma, la révision du Code Minier s'était imposée en 2018 afin de bâtir une économie pour les entreprises qui investissent, pour l’Etat qui doit fonctionné avec le revenu provenant des contribuables que sont les entreprises et pour la population en faveur de laquelle il faut assurer le bien-être.
Et de poursuivre :
"C’est ainsi que ce code a introduit des notions de responsabilité sociétale qui veut que des plans de développement locaux soient développés en faveur des populations impactées par l’exploitation minière, ou encore de la constitution d’un fonds pour les générations futures dont la gestion doit permettre à la population de survivre après que les mines se soient épuisées, ou encore de partage de profit excédentaire qui doit se faire sous certaines conditions entre l’Etat et les investisseurs, ou encore le
relèvement de la redevance minière avec, dans certains cas, une
redevance particulière pour les produits dits stratégiques."
Ainsi donc, au-delà de ces innovations, Albert Yuma propose d’innover dans des investissements plus durables d’après les mines et qui induisent une croissance inclusive qui profite à toute la population par la création d’un contenu local.
Pour cela, il propose 4 leviers à actionner :
1. le premier levier est celui de l’optimisation de nos
exploitations pour restaurer les marges. Cela passe nécessairement par de meilleurs efforts de gestion de nos entreprises, qui doivent au maximum adopter des modèles de gestion intégrés pour réduire tous les coûts indirects qui pèsent largement sur la rentabilité de nos activités.
2. Le second s’appuie sur le développement de l’innovation pour abaisser les coûts d’exploration qui comme vous le savez, pèsent lourdement sur les résultats des entreprises, mais également pour améliorer les taux de récupération des minerais et ne pas gâcher des milliers de tonnes chaque année. Le développement des technologies de traitement des rejets, illustre bien l’opportunité économique que représentent aujourd’hui ces minerais dormants auxquels nous ne prêtions pas suffisamment attention.
3. Le troisième passe par une implication forte des entreprises dans leur milieu social. C’est d’ailleurs un grand motif de contentement pour moi de voir combien l’action de nos entreprises est dynamique, via un certain
nombre d’initiatives, qui ont toutes pour point commun de rapprocher les acteurs.
4. Le quatrième passe par l’amélioration du climat des affaires, auquel savez combien la Chambre des mines en particulier, et la FEC en général sont
sensibles.
Notons que l'objectif principal de ce forum est la redynamisation des actions de la Chambre des Mines, afin de renforcer son influence dans les décisions qui concernent le secteur.
Jordan MAYENIKINI