A travers le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine, la RDC a demandé officiellement à l’UA d’appuyer sa démarche auprès du Président du Conseil de Sécurité de l’ONU afin d’obtenir l’examen du rapport des experts des nations unies sur l’agression rwandaise « dans le plus bref délai pour dégager toutes les leçons qui s’imposent et sanctionner le Rwanda et les dirigeants du M23 dont, du reste, certains sont toujours sous sanction depuis 2013 ». C’est Christophe Lutundula qui l’a dit au cours de la réunion virtuelle du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine qui s’est tenue ce mercredi.
Ce rapport des experts de l’ONU « apporte de la lumière non seulement sur l’ampleur du préjudice subi par les populations congolaises des zones envahies par l’ennemi, mais aussi sur les responsabilités du Rwanda dans cette crise en confirmant, preuves à l’appui, l’agression de la RDC par ce dernier du fait des attaques menées directement par ses forces armées contre les FARDC sur le territoire congolais et du soutien en matériels de guerre et en hommes des troupes apporté au M23 ».
L’analyse de ce document « devra permettre d’attaquer le mal à la racine et de le guérir durablement ». Pour la RDC, c’est une pièce importante du dossier à laquelle l’Union africaine, plus particulièrement sa Commission et son Conseil de Paix et de Sécurité ne peuvent pas se désintéresser ».
« En effet, il serait incompréhensible et inadmissible, voire scandaleux que les Nations Unies et l’Union Africaine gardent silence et soient indifférentes à la violation aussi grave des règles fondamentales qui président aux relations entre les États et consignées dans leurs Actes fondateurs, à savoir le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures », a dit le chef de la diplomatie congolaise.
Contexte
Deux principales initiatives politiques et diplomatiques sont en cours pour parvenir à la désescalade entre Kinshasa et Kigali. Elles sont soutenues par la Communauté de l’Afrique de l’Est et l’Union Africaine. Il s’agit, d’une part, du « processus de Nairobi » placé sous le leadership conjoint du Président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta, et du Président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et, d’autre part, du « processus de Luanda » conduit par le Président angolais Joao Gonçalves Lourenço, mandaté par le 16ième Sommet extraordinaire des Chefs et de Gouvernement de l’UA tenu à Malabo, le 28 mai 2022, sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels des gouvernements. Les deux semblent au point mort. Après les obsèques de José Eduardo dos Santos, l’Angola compte relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali. De son côté, le Kenya est occupé à achever son processus électoral.