Kinshasa : présentation de la galerie américaine de l’art contemporain congolais “Article 15”

Siavkin
Ph. ACTUALITE.CD

Dans sa troisième activité de l’année, le Salon International des Arts Visuels de Kinshasa (Siavkin) s’est consacré à la présentation d’une galerie américaine de l’art congolais. Dénommée “Article 15”, elle est basée aux Etats-Unis, à Washington. Le but de cette présentation est de montrer aux artistes visuels congolais les procédés pour faire vendre leurs œuvres en Amérique à travers cette galerie.

Sa fondatrice, Elizabeth Jaffee, a procédé aux explications détaillées jeudi 11 août au Musée national de la RDC. Devant de nombreux artistes peintres, photographes, sculpteurs, la galeriste américaine a indiqué vouloir être dans la logique de la promotion de l’art et des artistes congolais. Ancienne diplomate, elle a circulé dans plusieurs pays mais s’est dit être particulièrement touchée par l’art congolais.

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“Article 15” est une galerie commerciale. Elle est ouverte au public sur rendez-vous, dans les événements spéciaux et expositions. Une collection permanente est également disponible à la vente de la galerie et en ligne. A en croire Elizabeth Jaffee, cette galerie est la première et la seule aux Etats-Unis, spécialisée en art contemporain congolais.

La sélection des œuvres des artistes congolais se fait par processus collaboratif avec l’équipe de la galerie installée à Kinshasa, la qualité, l’originalité, le style, la technique, le thème mais surtout la vendabilité sur le marché américain, qui a terminé premier mondial en 2021, générant 43% de la valeur marchande mondiale de l’art.

La galerie “Article 15” travaillera à la vente des œuvres d’art des artistes congolais aux Etats-Unis avec les marchands d’art et d’autres galeries évalués à plus de 4 500 et les musées évalués à 3 500 à travers ce pays, troisième plus peuplé au monde. Un collectif d'artistes dénommé A15 a été mis en place pour faciliter cette navigation.

L’idée de la création de cette galerie est partie de l’intérêt que portaient les américains à vouloir acheter des tableaux d’une collection dans une boutique de pagnes à Washington. Une exposition dénommée “We are Congo” a eu lieu par la suite entre décembre 2021 et janvier 2022, elle a suscité beaucoup d’intérêts.

Exposition peinture, sculpture, de photo et bande dessinée

Comme à l’accoutumée, le Siavkin a amené le public à visiter une exposition d'œuvres d’art en peinture, sculpture, des photos et bandes dessinées. Une cinquantaine d’œuvres a été visitée.  

Des tableaux sans visages de Edom Atolo pour évoquer la crise d’identité ou celui de Berveline Bavedila qui replace l’enfant dans ses droits bafoués dans les zones de guerre. Un autre tableau de Portos Mawanga représente un enfant victime de la distraction de sa mère en plein travail. Des bandes dessinées de Mola  Boyika se vendaient sur place.  

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Une toile de Luc Mukoko avec collage de cheveux sur le personnage s’intitule Article 15. Une femme qui vend des fruits avec des billets de banque en main.

« Comme Pepe Kalle et Papa Wemba l’ont chanté, on doit se débrouiller, se trouver quelque chose pour vivre. Et dans ce tableau cette jeune fille le fait en étant le plus propre possible », a-t-il expliqué.

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Pour sa part, Judith Osiong a peint un tableau qu’elle intitule Mélodie du sang. Une femme qui joue à la guitare transformée en arme qui laisse couler du sang à chaque rythme. Un autre, sur fond noir, représente une femme enceinte mais triste.

« Je peins avec le fond noir parce que je fais sortir ce qui est du secret par ce que la lumière aussi jaillit dans le noir. Elle est triste vu que les douleurs de l’enfantement donnent de la tristesse mais après ça donne de la joie et de l’espoir », a-t-elle expliqué.

La dernière rencontre du Siavkin a tourné sur la transversalité dans l’art le 21 mai dernier, toujours au musée national de la RDC. Il s’en est suivi de l’échange avec le public composé d’artistes en grande partie, puis une exposition peinture et sculpture, pour un peu démontrer ce qui s’est dit.

Emmanuel Kuzamba