Le député national Jean-Baptiste Kasekwa s'est exprimé sur les manifestations populaires contre la Monusco vécues depuis le début de la semaine à Goma, Butembo, au Nord-Kivu. L'élu de Goma considère cela comme la somme des frustrations de la population qui endure l'insécurité au quotidien.
"Les manifestations enregistrées résultent des frustrations ressenties, accumulées depuis longtemps par les populations de Goma, Nyiragongo, Rutshuru, Masisi, Beni, Butembo et de partout. Les manifestations ont commencé depuis longtemps, en 2019, il y a eu des manifestations fortes à Beni pour exiger la fin des massacres et plus d'efficacité dans le chef des opérations menées par la Monusco. Il y a eu des manifestations en février 2021 pour exiger la fin des massacres. Au lieu d'écouter ces populations, au lieu d'amorcer un processus de dialogue pour écouter ce que veut le peuple et bien la Monusco tout comme Félix Tshisekedi ont décidé de se boucher les oreilles", a indiqué a ACTUALITE.CD Jean-Baptiste Kasekwa.
Et de poursuivre: "Félix Tshisekedi a imposé un état de siège sans résultat, il a cru que par l'état de siège il allait mater les manifestations sans apporter une réponse aux tueries et voilà que la situation déborde parce que les tueries sont montées en flèche à Beni, la résurgence du M23 et devant tout cela on est dans une impasse, les FARDC ne lancent pas d'opérations, la Monusco déclare que le M23 se comporte beaucoup plus comme une armée classique qu'un groupe armé; au même moment de manière contradictoire la Monusco ne condamne pas le Rwanda et l'Ouganda qui sont en train de venir en appui au M23, voilà ce qui plonge la population du Nord-Kivu dans une frustration".
Lire ici: Manifestations anti-Monusco en RDC: au moins 17 personnes tuées
Face à cette situation, il a invité le Président Félix Tshisekedi a écouter les cris de détresse de la population de ce coin du pays. Et en même temps, il a formulé des recommandations afin de faciliter la réconciliation entre la population et la Monusco qu'il appelle à combattre les agresseurs de la RDC.
"Félix Tshisekedi doit écouter les cris des populations du Nord-Kivu qui ont longtemps souffert, la Monusco doit se remettre en question parce qu'elle ne peut pas continuer à se complaire de ne pas condamner les agresseurs pour se réconcilier avec la population du Nord-Kivu tout comme celle de l'Ituri et du Sud-Kivu. Je propose que rapidement la Monusco décide de s'interposer à la frontière entre la République Démocratique du Congo et les pays agresseurs pour empêcher que ces pays là ne puissent continuer à alimenter les groupes terroristes mais en même temps je propose que des opérations soient lancées contre le M23, contre les ADF, si ces deux choses sont faites je pense que la population va retrouver que sa demande est satisfaite", a recommandé l'élu de Goma.
Cependant, M. Kasekwa a déploré les actes de vandalisme et de violences perpétrés en marge de ces manifestations. Il estime que la revendication doit revêtir le caractère pacifique comme le prévoit la constitution de la République. Plusieurs bases de la Monusco ont été attaquées et pillées par les manifestants. Le bilan de ces manifestations à Goma et Butembo font état de 15 morts dont 12 manifestants et trois casques bleus ainsi qu'une cinquantaine de blessés.
Clément Muamba