Au moins huit civils ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans le territoire d’Irumu, en Ituri, dans deux attaques attribuées aux combattants Adf. Six parmi eux dont deux enfants ont été tués à Kayera et deux autres à Kyabohe, deux villages situés près de la frontière ougandaise. Ces attaques ont provoqué de nouveaux déplacements de populations.
Les exactions commises par les ADF, officiellement liées au groupe Etat islamique depuis 2017, ont repris de plus bel en dépit de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Même les opérations militaires conjointes menées depuis fin novembre 2021, par les FARDC et les UPDF (Armée ougandaise) n’ont jusque-là pas permis de diminuer les attaques contre les civils. Selon le Groupe d’Etude sur le Congo (GEC) et son partenaire Ebuteli, il y aurait entre 2000 et 4000 militaires ougandais sur le sol congolais.
Dans un rapport publié mi-juin, ces chercheurs avaient déjà remarqué que les ADF réapparaissent dans la zone frontalière entre la RDC et l’Ouganda, particulièrement dans des endroits tels que la chefferie de Watalinga et les zones adjacentes. Pourtant, un objectif majeur de l'opération militaire semble avoir été la création d'une zone tampon le long de la frontière, faisaient-ils remarqué.
Selon l’ONU, le déploiement d’une grande partie des ressources de la MONUSCO et de l’Armée congolaise dans la lutte contre le M23 a des implications négatives sur les autres régions où opèrent d’autres groupes armés.