La tension est vive depuis le matin de ce lundi 25 juillet dans plusieurs coins de la ville de Goma (Nord-Kivu). À la base, des nouvelles manifestations pour exiger le départ de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO). C’est sur initiative des mouvements citoyens en appui aux actions entamées depuis samedi par les femmes qui ont également manifesté pour décrier la complicité de la communauté internationale dans l’insécurité dans l’Est de la RDC.
Depuis tôt le matin, des manifestants ont érigé des barricades sur la chaussée, bloquant ainsi toute circulation. C'est le cas des axes deux lampes-Majengo, Mutinga-Katoyi, Kituku-Lasapientia, Katindo-Ndosho, Office-Virunga et autres.
Des manifestations ont également été signalées devant le quartier général de la MONUSCO au centre-ville et devant sa base logistique située au quartier Katindo, non loin du campus universitaire du lac. L'on parle de certains actes de vandalisme qui auraient été perpétrés dans certaines installations de la MONUSCO.
Jusqu’à cet instant, la police tire des balles pour disperser les manifestants qui partent et reviennent pour poursuivre leur action, notamment devant la base logistique de la MONUSCO et sur les axes Majengo-Buhene et Mutinga-Katoyi.
Les activités socio-économiques sont paralysées partout où des manifestations sont signalées. Boutiques, magasins et autres maisons de commerce ferment encore. Les marchés de la ville sont déserts. Seulement quelques motos taxi s’effrayent sur les routes quasiment barricadées. Les rares taxi bus sont obligés d'emprunter des voies secondaires pour arriver à destination. Du coup, le prix de transport a haussé, pour ceux qui ont des courses urgentes à effectuer. La course à moto de 1 000 FC se négocie entre 2 000 et 3 000 FC. Goma a l'image d'une ville morte ce lundi.
Dans un communiqué signé ce dimanche, le maire de Goma, le commissaire supérieur principal, François Kabeya demande plutôt à la population de la ville de Goma de vaquer librement à ses occupations pour cette journée du lundi 25 juillet, contrairement aux rumeurs faisant état d'une ville morte.
L'autorité urbaine demande ainsi aux services de l'ordre et de sécurité de se mettre à l'œuvre pour contrecarrer toute éventuelle manifestation publique car non autorisée.
Ces manifestations sont enregistrées, seulement quelques jours après le passage du Président du Sénat à Goma, Modeste Bahati Lukwebo, qui a d'ailleurs dénoncé également l'inefficacité de la Mission de l'ONU en RDC pour le rétablissement de la paix dans l’Est. Il s’était d'ailleurs interrogé sur l’importance de continuer à garder la MONUSCO en RDC, 20 ans après, sans résultats concrets sur le terrain.
Depuis plus d'un mois maintenant, la cité de Bunagana, poste frontalier avec l’Ouganda dans le territoire de Rutshuru, est toujours sous occupation des rebelles du M23 appuyés par le Rwanda.
Jonathan Kombi, à Goma