La justice est complètement paralysée sur le territoire de Bagata dans la province du Kwilu. Ça fait trois ans que le tribunal de paix ne fonctionne plus suite à la carence des juges. Plusieurs dossiers traînent au parquet, qui ne compte déjà qu'un seul magistrat. Cette situation est souvent à la base du phénomène de justice populaire, fréquent dans ce coin du pays. Des hommes sont abattus et des maisons incendiées.
L’alerte est de l'administrateur du territoire, Joseph Mankoto, dans une interview accordée à ACTUALITE.CD.
« Il y a trois ans depuis que le tribunal de paix de Bagata manque des juges et le président. Vous remarquerez avec moi que la justice n'est pas rendue parce que quand bien même nous avons le parquet qui est au niveau de l'instruction, les dossiers doivent être fixés au tribunal pour dire le droit. Face à cette situation, vous voyez que beaucoup de dossiers sont en instance et il y a des cas de flagrance pour lesquels on doit dire le droit. Mais c'est l'impunité qui ne dit pas son nom, et nous ne cessons de faire le rapport à notre hiérarchie de pouvoir affecter les juges ainsi que le président pour que le tribunal de paix de Bagata soit fonctionnel comme d'autres à travers la République », a dit à ACTUALITE.CD, l'administrateur du territoire Joseph Mankoto.
Et d’ajouter :
« Aussi, les dossiers sont accumulés au niveau du parquet. Chez nous, à BAGATA, quand un jeune meurt, on doit abattre l'oncle, la tente maternelle et tout ça, ce sont des cas de justice populaire. Soit on va incendier la maison, soit on va abattre quelqu’un et le droit n'est pas rendu ».
Le territoire de Bagata est situé à une centaine de kilomètres de la ville de Bandundu, chef-lieu du Kwilu.
Jonathan MESA, à Bandundu