RDC-Rwanda: « Il faut qu’il y ait une bonne volonté de part et d’autre » (Kamerhe)

Vital Kamerhe
Vital Kamerhe

Vital Kamerhe s’est prononcé sur le conflit entre le Rwanda et la RDC marqué notamment par la résurgence du M23. La question était également au menu de la rencontre de deux heures qu’il a eue avec Félix Tshisekedi à la Cité de l’Union africaine mardi 28 juin.

« Nous avons parlé avec le président de la pacification de l’Est de la RDC. Tous nous sommes d’accord qu’il n’y a pas que l’option militaire. Je le lui ai dit. Il y a l'option militaire, il y a la diplomatie et d’autres options », a confié l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat.

Il prône la sincérité dans les rapports entre la RDC et le Rwanda.

« La géographie et l’histoire nous condamnent à vivre éternellement comme voisins. Il y a des préalables. Il faut qu’il y ait une bonne volonté de part et d’autre. Nous, nous avons de la bonne volonté ».

Et d’ajouter:

« Il faut que de l’autre côté ,qu’il y ait de la sincérité. Nous nous sommes sincères. C’est à eux de nous rencontrer et de nous dire en toute sincérité que cette guerre n’arrange personne. Il y a des morts dans tous les côtés. Nous devons mettre fin à cela ».

A l'appel des mouvements pro-démocratie, près de deux cents jeunes ont manifesté samedi à Kinshasa contre le Rwanda accusé par les autorités d'apporter un "appui irréfutable" au M23 qui a repris les armes en début d'année, après avoir été militairement défait par l'armée et les Casques bleus en 2013.

Des manifestants portaient des banderoles où l'on pouvait lire notamment "tous les Congolais sont unis contre l'agression du Rwanda".

En vue d'obtenir davantage de soutien des pays voisins, Kinshasa a intégré en mars la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) où la RDC a retrouvé notamment le Rwanda et l’Ouganda. Kinshasa accuse régulièrement ces deux pays de soutenir les groupes armés dans l'est.

L'Est de la RDC est déstabilisé depuis près de trois décennies par les activités illicites de plus d'une centaine de groupes armés locaux et étrangers, responsables d'exactions sur les civils.

Les chefs d’Etat de l'EAC ont décidé de mettre en place une force régionale en vue de combattre les groupes armés réfractaires au processus de paix qu'ils ont mis en place.