Nord-Kivu : le gouverneur militaire interdit d’importer et d'exporter des marchandises via le poste frontière de Bunagana, toujours sous contrôle du M23

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Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima

C’est une mise en garde lancée aux opérateurs économiques œuvrant au Nord-Kivu. Le gouverneur militaire, le général Constant Ndima, leur rappelle l’interdiction formelle d’importer et exporter les marchandises via Bunagana, un poste frontalier de Rutshuru, aujourd’hui sous occupation du Mouvement du 23 mars (M23).

Dans un communiqué publié ce lundi 20 juin à Goma, le général Constant Ndima prévient que toute importation ou exportation via Bunagana est une forme de fraude et de collaboration avec l’ennemi.

« Le gouvernement du Nord-Kivu informe les opérateurs économiques, les commissaires en douanes et les commerçants qu’il est strictement interdit, jusqu’à nouvel ordre, de procéder à l’importation et à l’exportation des marchandises via le poste frontalier de Bunagana qui est sous occupation des terroristes du M23 et leurs alliés rwandais. En conséquence, toute personne dont la marchandise de quelque nature que ce soit entrerait par ce poste frontalier sera considérée comme fraudeur-collaborateur de l’ennemi et subira la rigueur de la loi », prévient le général Constant Ndima dans un communiqué parvenu à ACTUALITE.CD.

L’autorité militaire provinciale demande aux services congolais œuvrant aux frontières de prendre contact avec leurs homologues ougandais de prendre des dispositions utiles en attendant la décision de Kinshasa. Mais il rassure que la mesure soit levée une fois Bunagana reconquis par l’armée congolaise qui est d’après lui, à pied d’œuvre pour réprendre le contrôle dans cette zone aujourd’hui sous occupation rebelle.

La décision du gouverneur militaire d’interdire le recours à la douane de Bunagana intervient alors que les combattants du M23 ont annoncé ce lundi 20 juin la réouverture du poste frontalier, un important centre de commerce et de transit de marchandises, où sont encaissés des milliers de dollars par semaine en taxes et droits de douane. Avec la réouverture de la douane de Bunagana, les rebelles pourront, comme en 2013, s’offrir une source de financement importante pour leur mouvement ou constituer un point d’infiltration de la région. Ce qui inquiète les autorités de Goma.

Claude Sengenya