Le VPM Daniel Aselo met en garde l’UDPS et tous les autres partis politiques: Il est interdit de porter les tenues assimilables à celles de l’Armée et à la Police

Le VPM de l'Intérieur, Daniel Aselo
Le VPM de l'Intérieur, Daniel Aselo

Le gouvernement a pris des dispositions pour contrer toute initiative allant dans le sens d’une sorte de chasse à la sorcière contre des communautés. Intervenant comme invité du Journal Télévisé à l'édition de 20 heures sur la télévision nationale, le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières Daniel Aselo Okito a précisé que la mobilisation demandée à la population c'est pour soutenir les forces armées de la République Démocratique du Congo qui font face à l'agression Rwandaise. À ce sujet, des instructions ont été données aux gouverneurs des provinces et commissaires provinciaux pour prendre des dispositions utiles à ce sujet.

"Au niveau du conseil supérieur de la défense, le message de sensibilisation à notre population a été fait pour que des congolais évitent les actes de stigmatisation et des actes qui s'apparentent à une sorte de chasse à la sorcière. Le commissaire général de la police nationale congolaise a donné des directives, des instructions aux officiers de la police nationale à travers nos provinces donc aux commissaires provinciaux. Moi même avant hier, après le conseil des ministres par demande du Commandant suprême de l'armée et de la police nationale congolaise le Chef de l'État, j'ai encore fait un message adressé cette fois-ci aux gouverneurs des provinces pour que des dispositions soient prises dans toutes nos provinces pour éviter ce que l'on a connu à Kalima au Maniema où les gens sont tombés sur un citoyen congolais semble-t-il à morphologie nilotique, des actes à décourager. Au jour d'aujourd'hui, à Kinshasa, on a encore vu un groupe de jeunes gens, un groupe de messieurs circuler sur les artères de Kinshasa disant qu'ils sont à la recherche des Rwandais", a déploré Daniel Aselo dimanche 19 juin 2022 répondant aux questions de Patrick Michel Mukuy de la RTNC.

Et de poursuivre :

"J'interpelle tous les responsables des services des renseignements, tous les responsables des entités politico-administratives , de tout mettre en œuvre pour mettre la main sur ces inciviques là, il n'est pas permis à un citoyen congolais, à un parti politique de se donner le pouvoir de faire ce qu'ils sont en train de faire là. Je demande à la police nationale congolaise et même à l'armée si des actes similaires sont en train de se passer à côté d'un camp militaire, à côté d'un poste de la police sur toute l'étendue de la ville, on arrête ces gens là et la justice. Je demande à Madame la ministre d'État, ministre de la justice même si elle n'est pas au pays de donner des instructions aux magistrats pour que quiconque sera arrêté soit déféré devant les juges dans des procédures de flagrance parce qu' on ne peut pas accepter que de tels discours soit développé vis-à-vis d'un citoyen du monde. Est ce qu'au Rwanda, il n'y a pas de congolais ? Est-ce qu'au Burundi il n'y a pas de congolais? Est-ce qu'en Ouganda, il n'y a pas de congolais ? Est-ce qu'au Congo Brazzaville, en Angola il n'y a pas des congolais ? que nous puissions nous permettre de développer de tels discours".

Il a demandé aux responsables des partis politiques d'interpeller leurs militants de ne plus porter les tenues ou insignes qui ressemblent à la tenue des militaires où des policiers. Des instructions claires ont été données aux services de l'État compétents.

"Le gouvernement de la République est là, l'armée congolaise est là, la police nationale congolaise est là, ce que nous tous, ce que nous demandons à notre population c'est d'apporter son soutien et ils savent qu'est ce que nous pouvons amener dans ce contexte là. Pour terminer, je demande aux partis politiques dont les membres portent des tenues, de n'importe quel insigne qui ressemblent à la tenue des policiers où des militaires d'interdire celà à leurs combattants, plus question à partir de ce soir et tous les commissaires provinciaux sont entrain de me suivre, tous les responsables de l'ANR sont entrain de me suivre, à partir de ce soir, vous voyez, je commence par moi même, vous voyez un membre de l'Udps avec une tenue qui ressemble à celle de l'armée, vous l'arrêtez, vous l'amenez au cachot, vous la mettez à la disposition de ceux qui sont appelés à pouvoir les juger" a ajouté le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières Daniel Aselo Okito.

Bien avant, le Bureau conjoint des Nations-Unies pour les droits de l'homme avait dénoncé l'existence des vidéos d’individus clairement identifiés appelant à s’en prendre à des personnes et leurs biens sur base de leur appartenance ethnique (Tutsis) ou supposément nationale. À la suite de ces appels, d’autres vidéos commencent à circuler, montrant des individus, armés de machettes et gourdins, menaçant de passer à l’action.

"Unjhro condamne fermement ces actes, et rappelle que l’incitation à la violence et à l’hostilité est un fait répréhensible et leurs auteurs doivent être poursuivis et sanctionnés conformément à la loi" pouvait-on lire sur leur compte Twitter.

Les relations entre Kinshasa et Kigali sont tendues depuis le génocide au Rwanda en 1994, avec l'arrivée massive en RDC de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi, chaque pays s'accusant mutuellement de soutenir des groupes rebelles antagonistes. Elles s'étaient apaisées après l'arrivée au pouvoir, début 2019, de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.

Clément MUAMBA