3e conclave de Nairobi: l’avenir de l’option militaire se joue ce lundi 

Uhuru Kenyatta et Paul Kagame
Uhuru Kenyatta et Paul Kagame

Paul Kagame (Rwanda), Evariste Ndayishimiye (Burundi), Salva Kiir (Soudan du Sud), Félix Tshisekedi (RDC) et Uhuru Kenyatta (Kenya) participent ce lundi au 3ème conclave des chefs d'Etat de l’EAC consacré à la situation sécuritaire à l'Est de la RDC.

C’est la première fois que Félix Tshisekedi et Paul Kagame se rencontrent depuis le début de la crise entre la RDC et le Rwanda. L’émissaire de l’UA et président en exercice de la CIRGL, Joâo Lourenco, avait vivement souhaité que les deux hommes se rencontrent. Faute d’un tête-à-tête, il se contentera de ce conclave qui est considéré comme délicat et crucial sur l’avenir de l’activisme du M23 et alliés mais aussi de la force régionale décidée par l’EAC.

Paul Kagame, qui a toujours nié son implication dans les avancées du M23 en dépit des preuves brandies par Kinshasa et la dénonciation des USA, a fait le déplacement de Nairobi. Pourtant, Kigali accueille à partir de ce lundi le 26e sommet des chefs d'État et des gouvernements du Commonwealth jusqu’au 25 juin. Ce déplacement peut s’expliquer par le fait que Kigali, soucieux de son image, ne veut pas être perçu comme le pyromane de la région.

L’autre raison pourrait être cette volonté de ne pas être écarté de la future force régionale. Le Rwanda, qui a vu d’un mauvais œil, l’opération conjointe FARDC-UPDF, ne souhaite pas être mis de côté, lui qui se présente toujours comme interlocuteur incontournable pour des questions sécuritaires dans l’Est de la RDC. Son ministre des affaires, Vincent Biruta, ne cache pas les intentions de son pays en dépit du refus catégorique de Kinshasa de voir les RDF dans cette force régionale qui a reçu la bénédiction de l’Union africaine.

Ce lundi, au menu de ce conclave, il y a le rapport de la réunion des chefs d'état major généraux des pays de l'EAC qui s’est tenue la veille ainsi que les consultations menées par l'équipe du secrétariat mixte RDC-Kenya dans les provinces de l'Est de la RDC.

La première étape de la réunion est un huis clos. La deuxième verra les ministres se joindre à eux. La dernière étape sera faite des discussions directes sur l'agression de la RDC par le Rwanda ainsi que l'activation de l'option militaire tel que convenu au dernier conclave du 21 avril.

Concernant le processus politique interne, d’après la présidence congolaise, 56 groupes armés et 40 leaders congolais ont été consultés par les experts de la RDC et du Kenya dans le cadre du processus dit de Nairobi.