Discours de haine: les FARDC dénoncent le mensonge de Kigali et vante la diversité culturelle congolaise

Général Léon Richard Kasonga, porte-parole des FARDC
Général Léon Richard Kasonga, porte-parole des FARDC

Les Forces armées de la République démocratique du Congo dénoncent des mensonges et des messages de haine conçus dans les officines à Kigali, capitale du Rwanda, afin de le distiller dans les réseaux sociaux avec pour objectif de faire croire aux yeux du monde qu'il se pratique une chasse à l'homme en RDC.

Pour l'armée congolaise, cette manipulation du Rwanda ne va pas le faiblir dans sa traque du M23.

"A travers cette mesquinerie démoniaque que Kigali veut attribuer à la population congolaise, l'objectif poursuivi est de tromper, comme il le fait à l'accoutumée, et d'entraîner ainsi une partie de la population congolaise à tomber dans le piège de stigmatisation, faisant ainsi le jeu de l'ennemi. Autrefois recette rwandaise ayant ému le monde, cette ruse démoniaque séparatiste, ingéniosité maléfique de Kigali, ne fragilisera ni la détermination des braves officiers congolais dangereusement cités dans un chiffon séditieux en circulation dans les réseaux sociaux, et n'entamera nullement le professionnalisme des FARDC totalement résolues à protéger l'intégrité territoriale de notre Pays jusqu'au sacrifice suprême conformément á notre serment de ne jamais trahir le Congo", a déclaré le Général Major Léon Richard Kasonga, porte-parole des FARDC.

Par ailleurs, les FARDC vendent la riche diversité culturelle que regorge la RDC et promettent des sanctions exemplaires contre toute personne qui menacerait des personnes pour leur appartenance à une communauté.

"Les FARDC tiennent en outre à préciser que la mosaïque congolaise est une richesse incommensurable qu'elles protègent et que, conformément aux instructions du Commandant Suprême, les Forces de Défense et de Sécurité sont à pied d'oeuvres pour traquer tout individu ou toute structure qui menacerait des personnes en fonction de leur appartenance à une communauté donnée. Au-delà des sanctions exemplaires, la Justice Militaire va se saisir des auteurs de tout acte susceptible de troubler la cohésion nationale", a conclu Léon Richard Kasonga.

Depuis le début de tension entre Kinshasa et Kigali, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer le discours de la haine.

Samedi dernier, des policiers congolais continuaient de contenir plus d'une centaine de manifestants qui tentaient de s'approcher de la "Petite barrière", scandant des slogans hostiles au président rwandais Paul Kagame et appelant à l'expulsion des Rwandais.

Dans un communiqué, le chef de la police congolaise a indiqué avoir remis à la justice un commissaire de police qui avait laissé la population et des policiers brutaliser un lieutenant-colonel de l'armée soupçonné d'être rwandophone.

Face à cette escalade, la France a également appelé "à la cessation des discours de haine visant des communautés et des individus".

Le gouverneur du Sud-Kivu (est) a indiqué dans un communiqué que "sur instruction de la haute hiérarchie du pays et compte tenu de la situation sécuritaire, tous les postes frontaliers avec le Rwanda" seraient "à dater de ce jour fermés à 15h locales".

Lundi, le M23 a occupé Bunagana, un important centre commercial situé à la frontière avec l'Ouganda, avec le soutien militaire du Rwanda selon les autorités congolaises.

Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.

Les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis 1994, l'année du génocide au Rwanda qui a fait selon l'ONU 800.000 morts, Tutsis ou Hutus modérés, tués par les Forces armées rwandaises (FAR) et les milices extrémistes hutu Interahamwe.

Auguy Mudiayi