Le député Matthieu Kambale Mathe a déposé, ce lundi 30 mai au bureau de l'Assemblée nationale, une proposition de loi portant autorisation d'exécution de la peine de mort contre les récidivistes des infractions qui portent à la vie humaine et contre les personnes reconnues coupables par des jugements définitifs pour des crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Cette proposition de loi porte 6 articles.
"Je viens de déposer la proposition aujourd'hui, la proposition de loi portant autorisation d'exécution de la peine de mort contre les récidivistes des infractions qui portent atteintes à la vie humaine et les personnes reconnues coupables par les jugements définitifs pour des crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. L'article 16 de la constitution stipule que la vie humaine est sacrée. On ne doit pas tolérer que les gens continuent à se jouer avec la vie de l'homme en RDC", a expliqué le député Matthieu Kambale Mathe.
Il estime que sa proposition de loi va permettre à ce que les "égorgeurs" du peuple ne puissent plus vivre avec l'argent des contribuables congolais dans les prisons. Il pense également que cette loi va instaurer la terreur auprès des rebelles récidivistes.
"Le président Félix Tshisekedi doit nous aider à appliquer cette loi car ses électeurs sont égorgés chaque jour en Ituri. Cette loi va aider le Chef de l'Etat à bien faire son travail. On ne peut pas travailler dans un pays où la vie de l'homme est négligé. Je demande à ce que cette loi soit vite proposée à la plénière pour que les députés puissent la voter et la mettre à la disposition des juges. On ne peut pas comprendre qu'un égorgeur puisse vivre avec l'argent des contribuables congolais en prison !", ajoute-t-il.
Par ailleurs, le député Matthieu Kambale Mathe explique les six articles qui composent sa proposition de loi.
"Cette proposition de loi porte six articles. Le premier article autorise l'exécution de la peine de mort en précisant les types des criminels contre qui il faut exécuter. Le deuxième article confirme l'indépendance du juge dans l'appréciation du degré de récidiviste. Le troisième article fixe le délais endéans lequel la peine de mort prononcée doit être obligatoirement exécutée pour les criminels visés. Le quatrième, prévoit les conditions dans lesquelles la présente proposition de loi sera abrogée. Le cinquième abroge toutes les pratiques ou les lois antérieures contraires à la présente loi. Et le sixième fixe le moment de l'entrée en vigueur de la présente proposition de loi" a-t-il fait savoir.
Depuis presque deux décennies la République Démocratique du Congo n'exécute plus la peine de mort suite à un moratoire de 2003 pratiquement érigé en une règle de Droit qui s'impose aux magistrats congolais. Pourtant, à partir des années 1996-1998 jusqu'à nos jours, soit 26 ans durant, les citoyens congolais surtout à l'est du pays, demeurent confrontés à des actes de violence d'une cruauté inouïe qui banalisent et désacralisent la vie humaine.
Notons que le Nord-Kivu et l'Ituri sont depuis une année sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui a remplacé l'administration civile par l'armée et la police mais n'est pas parvenue jusqu'à présent à mettre fin aux violences.
Le groupe armé ADF, présenté par l'organisation État islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP en anglais), est accusé d'être responsable de massacres de milliers de civils en RDC et d'avoir commis des attentats djihadistes en Ouganda.
Jordan MAYENIKINI