Loi électorale : le député Jean-pierre Kayembe s’oppose à la publication des résultats bureau par bureau

Liste d'électeurs affichée devant un bureau de vote lors des élections de 2018
Liste d'électeurs affichée devant un bureau de vote lors des élections de 2018

Le député national Jean-Pierre Kayembe Ilunga s'oppose à la publication des résultats bureau par bureau comme suggèrent plusieurs élus et certains acteurs politiques lors du débat sur la loi électorale récemment clôturé à l’Assemblée nationale. Craignant une cacophonie, il justifie sa position par le fait que seul le numéro 1 de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est habilité à proclamer les résultats des élections.

“ Je suis contre la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, le seul organe compétent pour publier les résultats, c'est le président de la CENI ”, a-t-il fait savoir lors de la plénière du mardi 26 avril.

L’élu de Kananga dans la province du Kasaï Central plaide aussi pour que le seuil de recevabilité des listes fixé à 60% soit appliqué au niveau des circonscriptions électorales plutôt qu’au niveau national tel que proposé par le groupe des 13 personnalités politiques et sociales dans la proposition de loi électorale sous examen.

“ Le seuil de recevabilité de 60% oui mais quand je fais le calcul, je me dis on peut prendre les 60% par circonscription. Je donne un exemple, à Kinshasa on ne peut pas être en mesure d'avoir 60% mais chez moi à Kananga, j'ai la possibilité de faire les 100% en ce moment là vous dites que le seuil s'applique, vous pénalisez certains regroupements ou partis politiques qui peuvent ne pas avoir le seuil de 60% dans telle ville mais ils l'ont dans une autre voilà pourquoi je suis pour le seuil de 60% pas au niveau national mais par circonscription électorale ”, a-t-il expliqué. 

Jean-Pierre Kayembe s'est opposé à la proposition du G13 interdisant à tout agent de l'État de postuler dans la partie de la République où il a exercé ses fonctions. Pour lui, c'est une discrimination, c'est tout à fait normal de postuler là où vous avez rendu des bons services à la communauté.

“ Lorsque vous allez à l'article 10 bis, les auteurs de la proposition propose que les mandataires et les animateurs des institutions d'appui à la démocratie cessent d'exercer au moins 6 mois ou trois ans avant de postuler et ils disent que le policier, militaire et autres agents de la territoriale ne peuvent pas postuler dans les circonscriptions où ils ont travaillé, on ne peut pas admettre ça lorsque quelqu'un a rendu des loyaux services on peut le soutenir et le voter mais alors pourquoi vouloir ceux là ne postulent pas dans les circonscriptions où ils ont travaillé, je demande qu'on élague ça ”, a ajouté ce député national membre de L'AFDC-A de Modeste Bahati Lukwebo.

L'Assemblée nationale a clôturé le débat général sur la réforme de la loi. Le député national Delly Sesanga, porte-parole des initiateurs de la proposition de loi modifiant la loi électorale a sollicité et obtenu 72 heures pour rencontrer les préoccupations soulevées par les députés lors des trois jours du débat général. Après les réponses des initiateurs, la plénière pourra se prononcer sur la recevabilité ou non du texte sous examen. Si la proposition de loi est déclarée recevable, elle sera envoyée à la commission politique administrative et juridique de l'Assemblée nationale pour un examen approfondi.

Clément MUAMBA et Berith YAKITENGE