Le M23 a publié sa réaction à la suite de dernières violences impliquant ses combattants et les FARDC. Le mouvement rebelle nie toute offensive et rejette la responsabilité aux autorités nationales.
« La violence nous imposée actuellement par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo dans le territoire de Rutshuru est un choix délibéré du Gouvernement de la République de faire la guerre aux citoyens qui lui ont offert leur reddition sans condition en réponse à l’appel général lancé, en début de son mandat, par le Chef de l’Etat à tous les fils et filles du pays à se rassembler autour de lui pour reconstruire la République », écrit-il dans un communiqué.
Le mouvement affirme avoir adressé plusieurs correspondances au Président de la République et au Coordonnateur du Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba « pour offrir sa reddition sans condition et se mettre aux ordres du Chef de l’Etat ». En plus de ces correspondances, ses délégués ont été envoyés à Kinshasa pour « pour accélérer la matérialisation de notre reddition sans condition ». Ses délégués ont séjourné à Kinshasa 14 mois pendant lesquels ils ont eu plusieurs séances de travail avec les autorités du pays « avant qu’il ne leur soit demandé de retourner à la base pour y attendre le début des opérations de reddition conformément aux conclusions de Kinshasa ».
Ils accusent aussi les FARDC des actes de provocation: « A notre grande surprise, deux semaines plus tard, les FARDC prendront l’initiative de la guerre pour contraindre nos combattants à la défensive (…). Ces opérations militaires que les Forces Armées de la République assument officiellement jusqu’à ce jour contre nos combattants traduisent, sans doute, le choix définitif du Gouvernement de la République d’en découdre avec le M23 en lieu et place d’accepter la reddition sans condition de ses combattants. Notre Organisation, qui a su patienter sans relâche neuf ans durant la mise œuvre du processus de paix, déplore cette option de la violence dont l’objectif inavoué est le maintien de l’instabilité et du sous-développement dans l’Est du pays », ajoute le M23.
Le M23 avait été défait en 2013 par l'armée congolaise. Ses combattants ont été regroupés ensuite en Ouganda et au Rwanda, officiellement dans des camps et pas en position offensive. D’autres s’étaient rassemblés dans le Rutshuru. Ce mouvement refait parler de lui depuis début novembre, quand il a été accusé d'avoir attaqué plusieurs positions militaires.