Il s’observe une hausse vertigineuse des prix des produits vivriers et des denrées alimentaires sur le marché à Goma (Nord-Kivu). Les prix de plusieurs produits ont doublé voire triplé. Cette situation inquiète de nombreux habitants de la ville, victimes, non seulement des affres de la guerre en cette période de l’état de siège mais aussi de la récente éruption du volcan Nyiragongo.
Dans tous les marchés, magasins et autres édifices commerciaux sillonnés par ACTUALITE.CD à Goma, la situation est similaire. Les prix des produits vivriers et des denrées alimentaires ont pris de l’ascenseur. C’est par exemple, un bidon d'huile végétale qui s'achetait à 30$ depuis un mois se négocie actuellement à 50$, un sac de riz de 25 kg qui se vendait à 22$, est négocié actuellement entre 25 et 30$ pour ne citer que cela.
« Nous ne savons pas en tout cas à quel saint se vouer. Un bidon d'huile se vend actuellement à 50$, pourtant, on l'achetait, il y a quelques jours à 35$. Le riz, le sucre, le sel, la braise, les légumes, tout s’achète à un prix élevé. On ne sait pas si c'est quoi au juste. Le prix augmente alors que le pouvoir d'achat de la ménagère reste très bas », se plaint une ménagère rencontrée au centre commercial de Birere.
Les habitants de la ville de Goma demandent aux autorités de Goma de réglementer cette situation, vu la conjoncture économique actuelle.
« Nous sommes victimes de l’insécurité dans plusieurs territoires et même ici dans la ville de Goma. Nous avons fait, il y a peu, face à l'éruption volcanique. Nos plaies sont encore fraîches de ce drame là que nous avons connu. Et quand il s'ajoute un problème de hausse du prix des denrées alimentaires, ça nous touche. Et les parents, vous imaginez, sont censés payer les frais scolaires, ils sont censés nourrir les enfants, ils sont censés payer le loyer, ils sont censés résoudre d'autres besoins familiaux. Que les autorités se prononcent par rapport à la question. L'autorité de régulation doit baliser le prix sur le marché. On ne sait pas si ce sont les commerçants qui se liguent pour imposer le prix au pauvre citoyen qui n'a pas du boulot, on ne sait pas si ce sont les aspects conjoncturels qui sont à la base de cette situation », a pour sa part dit John Tsongo, un habitant de Goma.
Cette hausse du prix des produits sur le marché est la conséquence de la hausse du prix du litre de carburant à la pompe qui est passé de 2300 Fc à 2800 voire 3000 FC, explique l’analyste économique Yannick Ramazani.
« Nous recommandons aux autorités congolaises de convoquer une réunion avec les opérateurs économiques pour trouver des mesures qui vont soit, inciter les opérateurs économiques à rabattre les prix, soit donner des exonérations concernant les impôts et taxes qui leur permettront de rabattre les prix sur le marché » a pour sa part recommandé Yannick Ramazani.
D'autres analystes économiques estiment que la hausse des prix sur le marché est due à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, deux de grands pays producteurs du pétrole et du gaz. Ils ajoutent que si cette guerre continue encore pendant deux semaines, la situation sera pire que celle d'aujourd’hui.
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Jonathan Kombi, à Goma