A la veille de l’ouverture de la session de mars ce mardi au Parlement, le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa aligne parmi les matières prioritaires à traiter, la situation sécuritaire au Nord-Kivu et en Ituri où l’état de siège est en vigueur depuis mai de l’année dernière et l’administration est tenue par des militaires. Il lance un appel aux députés et sénateurs à exiger la levée de cette mesure exceptionnelle faute de résultats attendus mais aussi pour permettre aux populations de ces deux provinces de prendre part active aux opérations pré-électorales.
Il propose la mise en application des recommandations faites il y a plusieurs mois par la commission défense et sécurité sur la situation sécuritaire dans l’est du pays.
“Au cours de cette session, les députés nationaux et les sénateurs doivent avoir le courage de lever l'état de siège parce qu'il en va de la participation des citoyens du Nord-Kivu et de l'Ituri à l'ensemble du processus pré-électoral. Au cours de cette session, les recommandations adoptées (après évaluation de l'état de siège) lors de la session précédente doivent faire l'objet d'une évaluation de mise en œuvre sans complaisance parce qu'il est inacceptable qu'au 15 juin 2022 (fin de la session parlementaire de mars), l'Assemblée nationale puisse à nouveau se donner le luxe de voter une loi d'habilitation en faveur du gouvernement qui pourrait proroger l'état de siège pendant que les députés et sénateurs seraient à nouveau en vacances parlementaires. Donc pour moi en toute urgence pour cette session, cette question de la levée de l'état de siège doit être décantée", a-t-il fait savoir au à ACTUALITE.CD dimanche 13 mars 2022.
M. Kasekwa trouve que l’état de siège qui va bientôt totaliser une année, n’a plus sa raison d'être suite aux opérations conjointes menées depuis le 30 novembre dernier par les armées de la RDC et de l’Ouganda dans les territoires de Beni et d’Irumu.
"Déjà le fait qu'on ait fait recours à la mutualisation était une reconnaissance tacite de l'échec de l'état de siège, la mutualisation ne nécessite pas que l'on maintienne les populations en état de siège parce que d'ici le 6 mai 2022, l'état de siège aura fait tout une année alors qu’il était instauré pour 30 jours, nous sommes largement au-delà et ce n'est pas nécessaire que l'état de siège soit maintenu pour que l'on prétende espérer à un résultat favorable de la mutualisation. Cette dernière a fait ses preuves au début mais aujourd'hui on constate que la partie congolaise ne donne pas ce qui est attendu, les ennemis qui sont dispersés du côté Est à la frontière avec l'Ouganda se donnent le luxe de tuer paisiblement des citoyens sans être inquiétés. Le parlement doit avoir le courage d'exiger du gouvernement la mise en œuvre des recommandations notamment par la mise en cause des responsables de la Défense qui devaient être remplacés pour obtenir le changement de la chaîne de commandement dans les deux provinces sous état de siège et même à l'état-major général mais jusqu'à ce jour rien n'a été fait", a déploré Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa.
La rentrée parlementaire est prévue le 15 mars prochain conformément à l'article 115 de la constitution. A cette occasion, le Premier ministre, avait rappelé au gouvernement la nécessité de suivre les les différentes recommandations formulées par le parlement et d’accorder une attention particulière surtout à celles liées à l'état de siège en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu.
Clément Muamba