Quand le Parc national des Virunga déploient avions et drones pour la conservation de la nature et la sécurité de la région - Reportage 

Un monomoteur du Parc National des Virunga
Un monomoteur du Parc National des Virunga

Emmanuel de Merode effectue les dernières vérifications. Le monomoteur est prêt à décoller depuis le domaine de Katale, direction Mutwanga, à 334 km au nord de Goma (Nord-Kivu). Mutwanga est stratégique pour le parc. Emmanuel de Merode, qui est également le directeur du Parc national des Virunga (PNVi), développe une nouvelle stratégie pour tenter de stabiliser la région, mais l’un des défis, c’est l’accès et l’aviation est une des solutions.  

Emmanuel de Merode vole dans les cieux de la région depuis environ 30 ans. Il est conscient de l’apport de l’aviation dans son travail de chaque jour: « Nous avons besoin d’avoir une maîtrise du terrain. Sans les avions, il nous faudra des jours pour accéder à certaines zones ». 

Les avions sont d’un appui important aux activités au sol: « On a plus de 600 gardes. Ils sont responsables de la sécurité et de la conservation du parc. Ils ont besoin d’appui parce qu’ils sont souvent dans des zones isolées. Les avions nous permettent également d’assurer la surveillance aérienne ».

Aujourd’hui, la flotte du parc comprend six avions. Deux autres sont attendus, mais le PNVi n’a actuellement que quatre pilotes: « L’aviation est centrale à la bonne gestion du parc, mais aussi pour la sécurité de la région. Nous formons des pilotes. Nous avons trois gardes actuellement qui sont en formation en Afrique du Sud. Ils vont bientôt obtenir leurs licences ». 

Emmanuel de Merode espère avoir d’ici à deux ans au moins 12 pilotes pour couvrir les besoins.

Aujourd’hui, le parc recourt aussi aux drones. Il en a deux. 

« C’est en phase test. Nous avons des résultats mitigés. Ils n’ont pas la même performance qu’un avion, mais ils deviennent intéressants dans la surveillance. Les drones électriques coûtent moins chers. L’inconvénient, c’est l’autonomie par rapport aux distances. La capacité de détection est faible par rapport aux avions. Cependant, les avantages sont bien là par rapport à la météo, par exemple ».

La gestion de ce parc situé à l’extrémité orientale du bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, est un vrai défi. Ce site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il fait face à l’activisme des groupes armés, au braconnage et autres activités illégales, sans compter les catastrophes naturelles imprévisibles.

Vous pouvez compléter cette lecture par ce podcast réalisé avec Emmanuel de Merode sur l’apport de l’aviation dans la conservation du PNVi ci-dessous.