Deux ans après l’élection de Joe Biden à la tête des États-Unis, les Américains s’apprêtent à reprendre le chemin des urnes. Cette fois pour élire les représentants censés former les deux chambres du Congrès. A l’occasion, The Washington Foreign Press Center modère une série de briefing entre les experts et une poignée de médias internationaux dont ACTUALITE.CD pour éclairer sur les enjeux et défis de cette prochaine course électorale américaine.
Prévues au mois de novembre prochain, les « midtermes », élections de mi-mandat américaines, interviennent dans un contexte socialement assez difficile. D’après Mohamed Younis, l’éditeur en chef de Gallup, plateforme américaine d’analyses et de conseils, les États-Unis traversent encore une période où les institutions peinent à jouir de la confiance de la population.
« Soixante pourcent des Américains ont déclaré que la façon dont la politique américaine est menée ne les rend pas fiers d'être Américains. Et c'est une chose très importante à garder à l'esprit en termes de type de récits que les électeurs sont susceptibles de trouver attrayants au moment de voter et de tenir les dirigeants responsables », exhorte-t-il.
En effet pour motiver plus d’électeurs possibles à se déplacer jusqu’aux urnes, les candidats sont généralement obligés de présenter un programme capable de « séduire ». Lors des midtermes de 2018, les campagnes, principalement pour les candidats démocrates, tournaient autour de contrôle des armes à feu. Un sujet qui ne laissait pas une grande partie de la population américaine indifférente à cause du contexte social marqué par des violences armées continues. Résultat : le taux de participation électorale en tant que part de la population éligible était de 49%, le plus élevé pour une élection de mi-mandat en 100 ans, d’après le Pew Research Center, un groupe d'information non partisan qui informe le public sur les problèmes, les attitudes et les tendances qui façonnent le monde.
Quels programmes pour les prochaines « midtermes » ?
Bien que la situation économique soit le principal sujet qui influence le vote aux Etats-Unis, actuellement plusieurs autres questions sociales devraient être prises en compte par les candidats durant la campagne.
« L'autre chose qui se passe vraiment maintenant aux États-Unis, et c'est d'une importance historique et d'une pertinence politique pour l'élection, ce sont les perceptions des relations raciales », commente Mohamed Younis.
Les États-Unis vivent depuis longtemps dans une spirale de débats sur les différentes races que composent leur population. Mais cette situation s’est encore accentuée depuis le meurtre de George Floyd, un noir tué en mai de l’année dernière par un policier blanc lors d’une interpellation dans la ville de Minneapolis.
« L'affaire George Floyd a donc été un moment unique où les Américains ont vraiment été à l'écoute du défi des relations raciales aux États-Unis qui ne sont pas nouvelles, qui sont omniprésentes et bien étudiées. Juste après cette affaire, 57% des Américains ont déclaré que la relation entre les Noirs et les Blancs était en fait mauvaise ou très mauvaise. Ces données semblent encore plus négatives, et le vote est vraiment pertinent à cet égard », dit cet éditeur en chef de Gallup.
Ces élections de mi-mandat prévues en novembre ont également un impact sur la suite de la gestion du président américain en exercice. Les Démocrates ont intérêt à gagner les plus de sièges possibles pour contrer l’avancée des Républicains (parti d’opposition) et ainsi permettre à Joe Biden de poursuivre son programme sans embûche.
Will Cleas Nlemvo