Emmanuel était un cultivateur. Son village a été attaqué par les miliciens de la CODECO. Il avait fui dans un site de déplacés avant que ce dernier ne soit à son tour attaqué. Aujourd’hui, il est à Roe, près de la base temporaire de la MONUSCO.
« Je viens des environs de Drodro. Je suis ici à Roe depuis novembre 2021. Je suis ici parce que j’ai fui les violences. Mes frères ont été tués dans le site de déplacés.
« Je demande à l’ONU et au gouvernement de faire tout pour terminer cette guerre. Que les droits de l’homme soient respectés ici à Djugu. Nous souffrons et ce n’est pas la première fois. Cette guerre dure depuis des années. Les gens qui nous tuent sont des miliciens de CODECO. Nous ne connaissons même pas leurs revendications. Ils ne disent rien. Nous demandons aux humanitaires de nous aider. Nous voulons rentrer chez nous. Nous voulons vivre comme d’autres congolais ».
« Ici, nous avons besoin de paix. Nous avons aussi besoin de nourriture. La saison A approche. Et là, nous ne pouvons pas cultiver. Nous avons des malades, nous sommes à la merci de diverses maladies. Je suis ici avec mes dix enfants et leur mère. Les enfants n’étudient plus. Les assaillants ont incendié les écoles. Nous ne vivons que dans des conditions difficiles ».
Djugu, à part les balles et les machettes, la faim...l'autre ennemi qui guète les déplacés...Reportage @actualiteCDTV à suivre ici. pic.twitter.com/RWaakCgWwk
— ACTUALITE.CD (@actualitecd) February 25, 2022
Dans la région, les miliciens s’attaquent de plus en plus aux sites civils et ciblent davantage les sites de déplacés. Ils ne présentent aucune revendication, mais pillent, violent, volent et tuent. Sur place à Roe, MSF, ACF et d’autres organisations tentent d’apporter leur soutien. L’Armée a renforcé sa présence dans la région. La MONUSCO dit avoir adapté sa stratégie, mais les déplacés vivent toujours dans la peur d’une nouvelle attaque et espèrent des jours meilleurs.