ADF : pour Patrick Muyaya, l'arrestation du jihadiste Salim Mohammad Rachid est un résultat probant de l'état de siège

Carte du territoire de Beni
Carte du territoire de Beni

Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, s'est exprimé jeudi 3 février au sujet des critiques sur le manque d'efficacité de l'état de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Pour lui, il n’en est pas le cas car l'arrestation du jihadiste Salim Mohammad Rachid est un résultat probant de l'état de siège. Il estime aussi que son audition pourrait révéler des informations très utiles à l'armée.

"On peut bien critiquer l'état de siège. C'est normal. Nous sommes en démocratie. Mais il y a des preuves que l'état de siège donne des résultats. Qui aurait pensé que cet égorgeur qui fait des campagnes de décapitation sur les réseaux sociaux serait rattrapé. Il sera sûrement jugé pour répondre de ses actes. Mais l'arrestation d'un terroriste de cet acabit exige qu'il soit auditionné parce qu'il détient des informations qui vont nous permettre d'orienter nos actions menées sur terrain avec l'armée ougandaise", a dit Patrick Muyaya lors d’un briefing avec la presse.

Le porte-parole du gouvernement estime que l'état de siège est le début de la solution aux problèmes de l'est de la RDC et appelle la population à soutenir cette mesure. 

"Nous demandons à la population de continuer à soutenir l'état de siège parce qu'il constitue le début de la solution aux problèmes des massacres à l'est de la RDC", a-t-il ajouté.

Salim Mohammad Rachid est un jihadiste kényan d'origine omanaise. Il a été capturé à Beni par les FARDC. Sa tête a été mise à prix au Kenya. Un autre, Benjamin Kisokeranio, financier du mouvement islamiste ADF a été arreté fin 2021 à Uvira. Ils s'ajoutent sur la liste des jihadistes étrangers neutralisés dans la région de Beni, notamment le Jordanien Hytham S.A. Alfar, alias Abou Omar arrêté le 18 octobre 2021, et l’Égyptien Abdel Fatal El Sayed arrêté le 17 novembre 2021. D'autres ont également été neutralisés au combat. 

La Province de l’Ituri et celle du Nord-Kivu sont sous état de siège depuis mai 2021. Cette mesure prise par Félix Tshisekedi est censée restaurer la sécurité et l’autorité de l’Etat dans ces deux provinces. Mais la violence s’accentue de plus en plus dans la région.

Pour accentuer la lutte contre le mouvement ADF, les armées ougandaise et congolaise ont lancé depuis fin novembre 2021 une offensive conjointe dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Ces opérations conjointes sont aussi réclamées en Ituri.

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Jordan MAYENIKINI