RDC: l'un des chefs ADF Benjamin Kisokeranio arrêté à Uvira, confirme l’armée ougandaise

Le chef ADF Benjamin Kisokeranio arrêté à Uvira
Le chef ADF Benjamin Kisokeranio arrêté à Uvira

Les services de sécurité congolais ont arrêté mardi 11 janvier dernier Benjamin Kisokeranio, l’un des leaders des Forces démocratiques alliées (ADF) à Uvira (Sud-Kivu) alors qu’il tentait de rejoindre Bujumbura (Burundi).  

Un officier de l’armée congolaise confirme à ACTUALITE.CD cette arrestation. Cette  source indique qu’il a été capturé en possession d’un passeport congolais sur lequel il se nomme Djimy Kilalo Kasereka.

Le porte-parole de Uganda people’s defence force (UPDF) a également confirmé cette arrestation. 

“Il (Kisokeranio) était le chef d'une faction de l'ADF qui a prêté allégeance à Jamil Mukulu, n'étant pas d'accord avec Musa Baluku, le leader actuel”, a déclaré le Major Ronald Kakurungu aux médias ougandais.

Dans un rapport sur les ADF datant de novembre 2018, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) avait publié un éventuel organigramme du mouvement qui présente Benjamin Kisokeranio comme un cadre chargé de renseignement, finances, approvisionnement et qui rend directement compte à Musa Baluku, l’actuel chef des ADF. 

Le politologue Jaribu Muliwavyo, originaire de Rwenzori (Beni) et qui a défendu en décembre 2021 une thèse de doctorat sur les ADF a indiqué à ACTUALITE.CD que Benjamin Kisokeranio est le fils de Kisokeranio, l’un des fondateurs avec Jamil Mukulu, de la rébellion ADF qui a quitté le maquis et a regagné son Ouganda natal. 

D’après des chercheurs, jusqu’à son arrestation, Benjamin Kisokeranio était à la tête des fidèles pro Jamil Mukulu, ce chef ADF arrêté en avril 2015 en Tanzanie, lors d’une tentative de fuite et qui se trouve aujourd’hui entre les mains de la justice ougandaise. 

Ces chefs ADF capturés, d’autres tués

Après Jamil Mukulu, Benjamin Kisokeranio est l’un des plus gros poissons ADF tombés dans les filets des FARDC. 

D’autres leaders du mouvement ont également été donnés pour morts. C’est le cas de Kayiira Mohamed, tué en février 2018 dans la vallée de Mapobu dans des affrontements avec les FARDC. Deux ans plutôt, Rashid Hood Lukwago, commandant général des ADF, avait été tué en 2016 au cours d’une opération de l’armée congolaise à Kimbau dans le territoire de Beni. Cela, une année seulement après la mort d’un autre chef ADF Kasade Karume, tué en avril 2015 lors d’une attaque d’un camp rebelle à une centaine de kilomètres de Beni.

Pour l’instant, ces captures et neutralisations des chefs ADF ne permettent pas de présenter le mouvement comme étant affaibli. Car à la disparition d’un leader, la rébellion toute aussi discrète se réorganise et résiste. 

Replié sur le territoire congolais en 1995, l’ADF allonge la liste des groupes rebelles écumant l’est du Congo. La rébellion est active à Beni (Nord-Kivu) ainsi qu’à Mambasa et Irumu (Ituri) où ses hommes continuent à commettre diverses atrocités, notamment des meurtres, des enlèvements, des incendies, des pillages et des enrôlements d’enfants soldats.

Yassin Kombi et Claude Sengenya