Le Département d’Etat américain avait désigné au mois de mars dernier le groupe armé d’origine ougandaise, les Forces démocratiques alliés (ADF), responsable de plusieurs massacres dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), comme « groupe terroriste » affilié à Daech.
"Le département d’État désigne Daech Iraq et Syrie – République démocratique du Congo (Daech- RDC) et Daech Iraq et Syrie – Mozambique (Daech-Mozambique) en tant qu’organisations terroristes étrangères (FTO) en vertu de l’article 219 de la loi Immigration and Nationality Act, telle que modifiée", rapportait un communiqué du département d'État.
À la question de savoir qu'attend la Monusco pour qualifier également ce mouvement terroriste, Bintou Keita, Représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC a indiqué que la mission Onusienne avait pris acte de l’annonce du Département d’Etat, mais attend toujours les résultats du groupe d'experts qui travaillent sur la question avant d’adopter ce qualificatif.
"La Monusco répond aux impératifs des États membres du Conseil de sécurité, il y a 15 Etats membres. Un des États membres a donné un qualificatif des ADF comme groupe terroriste, nous en avons pris acte et lorsque j'ai briefé le Conseil de sécurité, j’ai dit très clairement, nous avons pris acte maintenant la question de voir la qualification, les groupes d'experts vont remettre leur rapport au niveau du Conseil de sécurité et ce dernier dans notre mandat va qualifier les ADF de ce label en ce moment là ça devient une chose différente", a-t-elle répondu à une question lui adressée lors du briefing conjoint avec le ministre de la communication, Patrick Muyaya jeudi 30 décembre 2021.
Et de poursuivre :
"La réponse terroriste n'est pas une des réponses pour les opérations de maintien de la paix, raison pour laquelle il y a des coalitions qui sont formées, on le voit au Sahel, on le voit pour lutter contre Boko Haram, on le voit pour lutter contre le terrorisme au Mozambique, etc; ce sont des outils complètement différents, il ne faut pas mélanger les outils".
Toutefois, la Cheffe de la Monusco reconnaît des ramifications entre les ADF et les groupes terroristes islamistes.
"Nous voyons une évolution en termes de ramification avec l'État islamique mais nous n'avons pas encore à notre niveau cette définition qui est validée par les 15 membres du Conseil de sécurité", a-t-elle ajouté.
Les islamistes ADF présents sur le sol congolais depuis 1995 sont accusés des massacres de milliers de civils depuis 2014 dans la région de Beni. Ils ont étendu leur rayon d’opération jusqu’en Ituri. Ils tuent, kidnappent, incendient lors des différentes attaques. Pour faire face à cette situation, le gouvernement congolais a associé l'Ouganda depuis le 30 novembre dernier dans la traque contre ces rebelles. Depuis le lancement des opérations conjointes, les deux armées affirment avoir détruits plusieurs bastions des ADF.
Clément Muamba